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À Anloy, Bernard a presque atteint l’autosuffisance alimentaire, notamment grâce à son potager: "J’économise énormément d’argent"

Bernard, 46 ans, cultive ses propres légumes dans son jardin à Anloy (commune de Libin en province de Luxembourg). La démarche offre plusieurs avantages : elle lui permet de faire des économies et lui apporte un certain bien-être. Après avoir regardé un reportage sur le succès des circuits courts en Belgique, il nous a contacté via notre bouton orange Alertez-nous pour nous raconter son expérience de l’autoproduction. S’il approuve la tendance des circuits courts, qui rapproche producteurs et consommateurs, il a, lui, franchi une étape supplémentaire : "Vous plantez, vous traversez le jardin et vous êtes dans la cuisine à préparer vos plats", s’enthousiasme-t-il.


La culture du potager de père en fils

Faire pousser ses propres légumes est une pratique qui s’inscrit dans une certaine tradition familiale pour Bernard. Ses grands-parents, ses parents, cultivaient un petit potager. "On faisait quelques petits légumes ainsi", se souvient-il. Cette activité ne lui était donc pas tout à fait inconnue quand, il y a cinq ans, Bernard a emménagé avec sa compagne et sa fille dans une maison avec un terrain de presqu’un hectare à Libin, entouré de champs d’agriculture.

 
45 sortes de légumes sur 220 m²

Puisque que leur nouvelle adresse s’y prêtait, le couple a décidé de commencer un petit potager qui a bien grandi depuis. Bernard ne travaillant pas depuis fin 2012 pour des raisons de santé, il a eu le temps et l'envie de développer cette activité. Aujourd’hui, le couple cultive une surface de 220 m². "Nous tournons à 45 sortes de légumes", indique-t-il. Des pommes de terre, des choux de toutes sortes, des carottes, des navets… Une serre de 13m2 accueille tomates et poivrons. Dernière nouveauté : "une petite course en bois pour mettre des salades de 5 sortes, des radis et un carré aromatique avec du thym, de la ciboulette".


Une production entièrement bio

Bernard n’utilise aucun produit chimique pour ses cultures. Un agriculteur voisin lui laisse du fumier qu’il étale proprement tous les deux ans. "Ce que je fais c’est du purin naturel, comme du purin d’orties pour l’entretien des plans, par exemple les plans de choux. Ca éloigne un peu les bestioles", raconte-t-il. En prévention du mildiou, maladie qui touche surtout la vigne, mais aussi les tomates et les pommes de terre, Bernard dilue du bicarbonate avec de l’eau et pulvérise le tout sur ses plants.


 
Ils conservent leur production, en donnent, mais ne vendent rien

Pour conserver ses légumes, il les stérilise, un procédé indispensable qui supprime tout risque bactérien. "Vous mettez vos légumes dans un bocal rempli d’eau salée. Vous refermez le bocal et le plonger dans l’eau chaude que vous faites bouillir à 100 degrés pendant une heure, une heure trente", explique-t-il. Quand la production est trop importante, sa compagne amène le surplus à une maison des aînés où elle fait du bénévolat. "On ne fait aucune vente", précise-t-il.


Un peu de temps passé dans le jardin permet d’éviter de nombreuses dépenses

Pour son foyer de deux adultes, un enfant de 9 ans et deux petits chiens, il a presque atteint l’autosuffisance. "J’économise énormément d’argent comme ça", se réjouit-il. Les frais engendrés par le potager se limitent au coût des graines, qu’il évalue à environ 20 euros par an. Récemment, il a dépensé 50 euros pour 45 bocaux de stérilisation.

Ci-dessous, une image qu'il nous a fait parvenir pour illustrer son approche.


 
Bernard et Laurence font des courses au supermarché une fois tous les 15 jours. Ils y achètent seulement du pain, des articles de toilette, du café et des produits d'entretiens. Et les fruits, "malheureusement", précise Bernard, à défaut d’autre solutions pour le moment.

L’entretien du potager nécessite une heure de travail par jour pour Bernard et Laurence. Il faut "vérifier que tout est bon, qu’il n’y ait pas trop de limaces, de pucerons", explique-t-il. Le dimanche, ils passent deux ou trois heures à désherber. Un labeur dont la récompense se goûte directement dans l’assiette.


De bons petits plats à la clef

Poireaux aux petits oignons, poivrons farcis, scaroles sauce blanche et lardons… la petite famille se régale. "On fait des plats succulents, ça oui !", se réjouit Bernard. Leur fille de 9 ans manifeste d’ailleurs clairement sa préférence pour les produits du jardin. Une motivation supplémentaire pour le couple. "On a fait l’expérience de prendre des épinards à la crème au Liddle. On avait caché la boîte, elle l’a senti tout de suite", raconte-t-il. Leurs chiens aussi "raffolent" de leurs légumes frais, comme les choux blancs et les pommes de terre écrasées.


"Ça fait un bien fou de chipoter dans le potager"

Pour sa part, Bernard mange moins, mais mieux. Il a perdu 8 kilos. Outre des bénéfices sur le plan physique, la culture de son potager a des effets positifs sur sa santé mentale, fragile ces dernières années, nous-a-t-il confié. "Ça fait un bien fou de chipoter dans le potager. Psychologiquement, ça me fait du bien aussi", raconte-t-il, évoquant les bienfaits du "contact avec la nature".


 
Un poulailler pour des œufs "frais, goûteux et fermes"

La famille dispose également d’un poulailler de 40 m2, avec 4 poules qui leur donnent chaque jour trois ou quatre "bons œufs frais", dit Bernard. "Ils sont plus goûteux, plus fermes" que ceux vendus au supermarché constate Laurence. Les poules sont nourries aux graines et restes alimentaires. Une poule mange en moyenne 186 grammes par jour, indique Bernard.


Des solutions pour éviter la viande "fade et remplie d’eau" du supermarché

Pour la viande, le couple s’approvisionne généralement à la boucherie du village. Une viande de qualité qui, selon Bernard, n’est pas étrangère à sa perte de poids. "Vous avez votre rôti d’1 kilo, quand vous le cuisez, il reste à 1 kilo. Il n’y a pas d’eau, il n’y a pas d’hormones. On sait que c’est sain", explique-t-il.

Très récemment, le couple s’est lancé dans l’élevage de lapins pour sa consommation personnelle. Pour 15 euros, ils ont fait l’acquisition de trois lapins. 10 petits sont nés depuis. En vue, la préparation de plats comme du lapin à la Kriek, à la moutarde, aux petits légumes, lardons et pruneaux…

Ils ont également l’intention d’acheter des poulets à un petit fournisseur de la région, à 5 kilomètres, qui les vend à 3,50 euros pièce. Un projet motivé par une mauvaise et récente expérience. "Mon compagnon m’a rapporté un poulet du magasin, il était immangeable. Les os étaient gris !", déplore Laurence.

"Tout le monde essaie de revenir aux circuits courts parce que la viande du supermarché est immangeable, fade et remplie d’eau", ajoute-t-elle. Leur fille, devenue un temps végétarienne, remange de la viande grâce aux circuits-courts, raconte également la maman, qui encourage les consommateurs à s’approvisionner via ces filières commerciales.


 

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