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Agressions à Embourg: c'est le magistrat qui a choisi de ne pas placer la suspecte en IPPJ

La jeune femme responsable des agressions survenues à Embourg (province de Liège) en mai et en juillet 2018 n'a pas été placée en IPPJ non pas par manque de place mais bien en raison de la décision du magistrat en charge de l'affaire, a indiqué samedi après-midi le cabinet du ministre Rachid Madrane, confirmant une information de Sudpresse.

En mai dernier, deux jeunes filles ont violemment attaqué une adolescente. Après avoir fait un séjour de plusieurs semaines en Institution publiques de protection de la jeunesse (IPPJ), l'une des deux auteures a, en compagnie d'une complice, récidivé lundi dernier à Embourg en agressant deux jeunes garçons âgés de 12 ans. Après avoir menacé leurs victimes, elles ont finalement été interpellées et déférées au parquet de Liège. Les agresseuses n'ont cependant pas été placées en IPPJ et ont fini par être relaxées.

"Il y avait effectivement une place"

Selon le parquet de Liège, elles ont retrouvé leur liberté par manque de place en institution. Le cabinet du ministre Rachid Madrane, en charge de la protection de la Jeunesse en Fédération Wallonie-Bruxelles, conteste cette version. "Lors de l'agression de lundi, le magistrat en charge du dossier a pris contact avec la cellule de liaison, qui est en charge de connaître le nombre de places restantes en IPPJ. Il y avait effectivement une place d'urgence à l'institut Saint-Servais à Namur mais celle-ci ne pouvait être pourvue par l'adolescente puisque la place est uniquement réservée à des faits graves comme par exemple un meurtre", a indiqué le cabinet de Rachid Madrane. "En revanche, en régime ouvert, il restait bien une place de libre en 'éducation'.Pour y avoir accès, le magistrat devait envoyer un mail à la cellule de liaison mais ce message n'a jamais été envoyé. Un autre magistrat de Bruxelles a quant à lui fait la même demande et envoyé le mail à la cellule. Ce qui a pu lui permettre de bénéficier de cette place. Il est vrai qu'après cela, cette place n'était plus disponible."

"Une place s'était justement libérée vendredi matin"

Selon le cabinet de M. Madrane, un autre problème subsiste avec la communication de vendredi du parquet de Liège. "Il est tout à fait probable que l'exécution de la décision du juge puisse être effectuée si une place venait à se libérer dans les prochains jours. Or une place s'était justement libérée vendredi matin, à partir de 10h00 en section ouverte à Saint-Servais. Le parquet en était d'ailleurs informé avant de communiquer avec la presse mais le magistrat a finalement décidé de ne pas placer la jeune fille responsable des agressions d'Embourg en IPPJ." Le cabinet précise toutefois que d'autres mesures ont été prises. "Tout le monde pense que si la personne ne rentre pas en IPPJ, elle n'est pas vraiment 'punie'. C'est complètement faux. Il existe des solutions alternatives." En ce qui concerne ce dossier d'agressions, le magistrat a préféré maintenir une sanction de suivi intensif et éducatif. 

En d'autres termes, la délinquante continuera de bénéficier d'un accompagnement intensif au sein de son environnement familial et d'être étroitement surveillée par un éducateur.

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