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Des restaurateurs n'arrivent plus à recruter des jeunes: "Ils sont vite fatigués et ont du mal à supporter les réflexions"

Recruter et conserver un effectif suffisant reste un défi pour les employeurs de l’horeca, le secteur des hôtels restaurants et cafés. La raison principale serait le stress. Un reportage de Bernard Lobet pour Bel RTL.

Deux travailleurs du secteur Horeca sur trois déclarent subir trop de pression dans le cadre de leur travail. 82 % des travailleurs éprouvent un certain degré de stress. Ces chiffres sont issus d’une enquête en ligne menée auprès de plus de 850 travailleurs du secteur Horeca par Mensura, un service externe de prévention et de protection au travail.

Pour gérer cette difficulté, le personnel mise sur l’ambiance au travail. Plus d’un travailleur sur deux en est satisfait et deux sur trois affirment être soutenus par leurs collègues, un puissant antidote face au stress. Beaucoup de patrons se plaignent aussi de la difficulté de recruter en raison du stress, mais aussi des horaires difficiles.

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"Évidemment, il y a des ordres. Il y a une discipline et des normes à respecter. Et ça, certains jeunes ne sont plus tout à fait en phase avec ce modèle", explique Thierry Neyens, président de la fédération Horeca pour la Wallonie.

Une solution parmi d'autres serait la formation..."Il y a beaucoup moins d'abandons de poste lorsque ces jeunes ont découvert la vraie facette du métier, l'organisation du métier, la hiérarchie et la rigueur en vivant dans l'entreprise en alternance", précise Thierry Neyens.

C'est vrai que c'est stressant comme métier


"La solution, selon moi, s'aggrave, car le personnel vieillit et qu'il n'y a pas grand chose qui est mis en place au sein de l'entreprise si ce n'est de temps en temps un jour de congé", s'inquiète Eric Crokaert de la FGTB Horeca Bruxelles.


"On s'entraide, on a une bonne équipe"

Rémi vient de signer son contrat d'apprentissage dans un restaurant. Après deux ans d'école hôtelière à Namur, il découvre le grand stress. "C'est vrai que c'est stressant comme métier. Mais c'est supportable. On s'entraide, on a une bonne équipe", confie Rémi.

Luc, le patron du restaurant, a trouvé la perle rare. Mais au début de ses recherches, cela n'a pas été évident. "Je cherchais un étudiant, j'ai mis une annonce sur Facebook et je n'ai pas eu une seule réponse", s'étonne-t-il.

Jess, la compagne de Luc, confirme la difficulté de recruter des jeunes. "Ils sont vite fatigués, ils ont du mal à supporter les réflexions des clients aussi", affirme Jess.

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Mais pour gérer la brigade, il faut aussi un peu de psychologie. "Si maintenant vous prenez un gars que vous mettez en cuisine et vous lui dites: "Tu fais ça", c'est terminé. Demain, il n'est pas là", détaille Luc.

Les horaires font également partie des difficultés du métier. "Si le steak est en train de cuire, on ne va pas dire, 'Chef, j'ai fini à 2 h 30, je pars", lance le patron.

Joce aide en cuisine depuis 15 ans... Et elle assure. "Je me dépêche, mais je ne stresse pas, ça ne sert à rien, car après, on fait des bêtises", avoue l'employée. Rémi aussi reste zen, et il a de l'ambition. "Moi, j'espère aller plus loin et plus haut, mais on commence par la vaisselle", ajoute le jeune homme motivé.

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