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Doutes sur l'authenticité d'un chapeau d'Abraham Lincoln

Le musée du président américain Abraham Lincoln va-t-il manger son chapeau ? De récents tests ADN remettent en cause l'authenticité d'un couvre-chef que l'on pensait jusqu'alors avoir coiffé la tête de l'un des plus célèbres présidents américains.

Le chapeau en question est un haut-de-forme de couleur brune, en fourrure de castor, détenu par l'Abraham Lincoln Presidential Library and Museum, le musée consacré à l'illustre homme d'Etat, dans la ville de Springfield au sud de Chicago.

Le musée assure depuis de longues années qu'il a orné la tête du 16ème président des Etats-Unis, connu pour avoir mis fin à l'esclavage et remporté la guerre de Sécession. Abraham Lincoln est aussi réputé pour son sens de l'esthétique.

Il s'agit de l'un des trois chapeaux ayant appartenu à Lincoln aujourd'hui visibles dans un musée américain -- une pièce précieuse pour la collection du musée, attirant de nombreux visiteurs, et qui est estimée à 6,5 millions de dollars.

Mais il se pourrait finalement qu'il n'ait jamais appartenu à Abraham Lincoln.

Des experts du FBI et des conservateurs de l'institution muséographique Smithsonian ont analysé le chapeau à la demande jusqu'ici restée confidentielle de la fondation du musée de l'Illinois, une organisation indépendante responsable de collectes de fonds et d'acquisition d'objets.

Des tests ADN ont été réalisés, comparant des échantillons du chapeau à ceux du sang d'Abraham Lincoln collecté la nuit de son assassinat, en 1865.

Résultat: non concluant.

Les historiens ont ainsi écrit un rapport recommandant au musée de "bien vouloir atténuer ses affirmations à propos du chapeau", puisque son origine ne pouvait pas être formellement identifiée.

Ces résultats n'ont pas été rendus publics avant que la radio locale WBEZ ne les révèlent cette semaine.

Le chef du musée, Alan Lowe, a exprimé sa frustration à propos du silence de la fondation, tout en minimisant les résultats des analyses ADN, réalisées à partir d'un objet vieux de 180 ans et manipulé par de nombreuses personnes.

"Il est important de comprendre qu'aucune de ces initiatives n'a produit de nouvelle preuve sur l'origine de ce chapeau", a souligné M. Lowe dans un communiqué.

Grâce à cette publicité, le musée va amorcer la recherche de nouveaux indices à propos du passé de l'objet, a-t-il ajouté.

Le chapeau n'est pour le moment plus exposé, mais il le sera de nouveau lorsque les nouveaux tests -qui seront rendus publics- auront été réalisés.

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