Qu’il soit alimenté par l’hydrogène, la pile à combustible, ou par des batteries, le moteur de la voiture de demain sera électrique et cela va fortement diminuer le travail des garagistes.
"C’est surtout la combustion qui d’habitude abîme l’huile dans un moteur thermique", explique Didier Heusdens, le manager du centre de compétence Autoform. "Dans un moteur électrique, il y a beaucoup moins de besoins d’entretien. Il est beaucoup plus simple. Il y a moins de pièces en mouvement."
Deuxième facteur qui va transformer le secteur: l’intelligence embarquée. "Elle pourra aller elle-même au garage et revenir chez vous après. Il n’y aura plus un besoin de garage de proximité et cela pourrait être d’énormes garages centralisés où les opérations d’entretien seraient faites sur les voitures", déclare Damien Ernst, spécialiste des questions "Energie" à l’ULiège.
"20-25% d’activités en moins dans nos ateliers"
Le regroupement des concessions automobiles dans de grands groupes a déjà commencé et il va se poursuivre.
"Il est vrai que les interventions mécaniques vont diminuer et qu’on fera du diagnostic électrique avec sans doute quelques remplacements de pneus. D’ici 15-20 ans, on va avoir 20-25% d’activités en moins dans nos ateliers", ajoute Denis Regnier, le directeur opérationnel de trois garages.
Dans cette voiture neuve (voir photo), il y a une cinquantaine de mini-ordinateurs. Elle est capable comme une Tesla de conduire toute seule. Lorsque la loi l’autorisera, l’accès à ces différents systèmes va se compliquer.
Que vont devenir les petits garagistes?
"Il est évident que tout va devenir sensible. Le bricolage sera totalement exclu et le système de verrouillage sera de plus en plus sérieux", affirme Francis Lemal, chef de projet au centre de compétence Autoform Educam.
Dans ce tableau futuriste, que vont devenir les petits garagistes? Lorsque l’informatique est arrivée dans les voitures, il y a une quinzaine d’années, certains les voyaient disparaître. Mais ils ont trouvé des parades. Avec les voitures électriques de plus en plus autonomes, le pronostic n’est pas optimiste.
"L’espérance de vie de la flotte qu’on a à l’heure actuelle est d’un peu moins de dix ans", assure Damien Ernst. "Il y aura encore du travail pour les petits garages d’ici là, mais avec un chiffre d’affaires qui va aller en décroissance. Et puis, à un moment donné, les garagistes du coin vont disparaître comme les cabines téléphoniques."
Dans le centre de compétence Autoform Educam, les techniciens d’atelier viennent se former pour éviter d’être dépassés. Les carrossiers également pour maîtriser une vingtaine d’aciers différents. Même si avec les voitures autonomes, il y aura en théorie beaucoup moins d’accidents.