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France: à 4 jours de la mobilisation, les "gilets jaunes" déstabilisent le monde politique

(Belga) Spontané, protéiforme et non encadré, l'insaisissable mouvement des "gilets jaunes" inquiète l'exécutif, qui a déjà mis en garde contre le blocage des routes samedi, et déstabilise les partis qui tentent de se positionner, au risque d'accusations de récupération.

À quatre jours de l'appel lancé par des collectifs de citoyens contre la hausse des prix des carburants, l'ampleur du mouvement reste difficile à prédire. Coagulera-t-il le mécontentement accumulé autour du pouvoir d'achat en général ? "Même si c'est irrationnel, c'est réel", a estimé mardi le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner à propos du mouvement, en notant qu'avec le repli des cours mondiaux du brut, les prix à la pompe refluent. "Très peu" d'organisateurs ont déclaré en préfecture les manifestations prévues, s'est-il aussi inquiété, ce qui complique d'autant les pronostics quant à la participation et, selon le gouvernement, fait peser des risques sur la sécurité des personnes. Ainsi n'acceptera-t-il aucun "blocage total" le 17 novembre, et les forces de l'ordre interviendront le cas échéant, a assuré le ministre. D'ici là, l'exécutif espère désamorcer la grogne en annonçant par la voix du Premier ministre des mesures d'"accompagnement" des Français. Du côté de l'opposition, le mouvement oblige les partis à se positionner, parfois au prix de contorsions pour concilier défense de l'écologie et du pouvoir d'achat. Si Marine Le Pen ne participera pas aux blocages, car selon elle "la place d'un chef de parti n'est pas au sein des manifestations", elle a été parmi les premiers à assurer que les élus RN seraient "aux côtés des manifestants", et prédit une mobilisation "importante". Nicolas Dupont-Aignan, qui va jusqu'à distribuer lui-même, gilet jaune sur le dos, des tracts dans les stations-services, avait dès fin octobre appelé à "bloquer toute la France le 17 novembre". Dans les rangs des Républicains, le président du parti, Laurent Wauquiez, qui participera à une manifestation dans son département de la Haute-Loire, a toutefois bien souligné qu'il n'appelait pas au blocage. À gauche, le patron de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon souhaite le "succès" de la mobilisation à laquelle participeront les députés LFI Alexis Corbière, Adrien Quatennens et François Ruffin, "à titre personnel". La séquence est plus compliquée pour les écologistes d'EELV, qui défendent la taxe carbone et n'appellent donc pas à manifester. Mais leur chef de file Yannick Jadot veut s'adresser aux ménages les plus modestes, qu'il appelle à aider dans cette transition écologique, tout en s'indignant du peu d'effort des constructeurs automobiles, épargnés selon lui par le gouvernement. (Belga)

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