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A son procès, Michel Fourniret nargue les parties civiles, hurle et ironise face aux avocats: "Je suis à la fois un dingue et un sale type"

Michel Fourniret a joué avec les nerfs des parties civiles à son procès jeudi, distillant bribes d'information et périphrases sur le lieu où est enterrée sa victime Farida Hammiche, dont le corps n'a jamais été retrouvé.

"Vous nous avez dit que vous aviez dissimulé le corps dans une carrière de sable et après, vous avez dit que vous ne vous en rappeliez plus, M. Fourniret. Alors, c'est quoi?", a attaqué, frontal, Me Didier Seban, avocat du veuf de Farida Hammiche.

"Les deux", répond bras croisés Michel Fourniret, regard perçant braqué sur l'avocat.

Le tueur en série est soupçonné d'avoir assassiné Farida Hammiche, rencontrée par le biais de son mari, un ancien compagnon de cellule, pour lui dérober le butin amassé par le "gang des postiches", célèbre équipe de braqueurs ayant opéré dans les années 1980.

"Quel est le plus important, la vie humaine ou un stock d'or?", poursuit Me Seban, devant les assises des Yvelines.

"Vous me posez là une question que vous poseriez à quelqu'un d'honorable. Je ne suis pas quelqu'un d'honorable", réplique le tueur en série, stoïque.

L'avocat insiste, tente de le forcer à révéler l'endroit où se trouve le corps. "Si je l'avais le lieu, je vous le dirais", hurle soudain Michel Fourniret avant de recouvrer aussitôt son calme.

"Et dans la série, Farida Hammiche, c'est la deuxième? Y en a-t-il d'autres?", interroge Me Seban. Réponse: "Certainement des milliers puisque vous subodorez."

"Je ne subodore rien, réplique l'avocat, vous avez dit en avoir tué deux par an". Fourniret ironise alors: "C'est pas deux, c'est cinquante."

Yolaine Bancarel, avocate de la famille Hammiche, prend le relais et tente de lui faire fendre l'armure. "Pourquoi faites-vous payer le prix aux frères et soeurs de Farida? Ils vous ont fait quoi, ces gens-là ?"

"Je suis à la fois un dingue et un sale type", se contente de répondre Fourniret. L'avocate veut une réponse, "oui ou non" Michel Fourniret sait-il où il a caché le corps ?

"Honnêtement, à cet instant, je ne le sais pas, (...) mais il n'est pas impossible que dans le subconscient, quelque chose apparaisse", assène Fourniret, provoquant la colère des parties civiles.

Me Seban revient à la charge et évoque le viol que la mère de Fourniret lui aurait fait subir lorsqu'il était enfant. "C'est pour ça que vous en voulez à toutes les femmes?", interroge le conseil. "C'est pas impossible", répond l'accusé.

Le verdict est attendu vendredi soir.

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