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Manifestation à Prague contre le Premier ministre, empêtré dans un scandale

(Belga) Des milliers de personnes ont manifesté jeudi soir dans le centre de Prague contre le chef du gouvernement tchèque, le milliardaire Andrej Babis, alors qu'un scandale impliquant son fils fait la une des journaux dans ce pays membre de l'UE.

M. Babis, un ancien communiste, fait l'objet de poursuites pénales pour fraude présumée de subventions européennes, qu'il nie, ainsi que d'accusations de collaboration avec la police secrète dans les années 1980, lorsque l'ancienne Tchécoslovaquie était sous le contrôle de Moscou. De plus, son fils d'un premier mariage vient de déclarer à la presse avoir été envoyé de force à l'étranger pour entraver l'enquête sur la fraude, ce qui a poussé les partis d'opposition à s'unir pour lancer une motion de censure contre le cabinet de M. Babis. "Je pense qu'il est inacceptable d'avoir un Premier ministre accusé d'actes criminels, un ancien agent de la police communiste, un ancien membre du Parti communiste", a déclaré à l'AFP Eva Pospichalova, médecin à la retraite, qui participait à la manifestation. Les manifestants contre M. Babis, considéré par Forbes comme la deuxième fortune tchèque, ont brandi des banderoles l'invitant à démissionner. Babis rejette toutes ces accusations et déclare que son fils Andrej Babis Jr., âgé de 35 ans, souffre de schizophrénie, ce que ce dernier qualifie de "mensonge". Le fils du Premier ministre affirme avoir été emmené de force en Crimée, annexée par la Russie, pour empêcher la police de l'interroger au sujet d'accusations selon lesquelles son père aurait fait un usage frauduleux de subventions européennes pour construire un complexe de luxe, baptisé 'Nid de cigogne', près de Prague en 2007-2008. M. Babis dirige un cabinet minoritaire composé par son mouvement ANO et les sociaux-démocrates, avec le soutien tacite des communistes. L'opposition a besoin de réunir 101 voix sur un total de 200 sièges au parlement pour renverser M. Babis, ce qui semble impossible selon les analystes. Les députés de l'ANO ont souligné jeudi que le chef du gouvernement continuait à bénéficier de leur soutien. 56% des Tchèques souhaitent la démission de M. Babis, selon un sondage réalisé par l'institut indépendant Median les 13 et 14 novembre à partir d'un échantillon de 1.015 personnes. Le président Milos Zeman, allié de M. Babis, a annoncé jeudi qu'il renommerait Babis au poste de Premier ministre s'il perdait le vote de confiance. (Belga)

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