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Les blocages de dépôts de carburant s’essoufflent, les manifestants menacés de payer des astreintes

Certains se sont levés très tôt ce matin avec un objectif: paralyser le pays. Finalement, l'action n'est pas aussi étendue qu'annoncée. Elle n'a concerné que des dépôts ou des distributeurs de carburant. Les routes, les autoroutes n'étaient pas bloquées, mais à Feluy et à Wandre, les camions-citernes ne passaient pas les grilles des dépôts.

"Amenez vos palettes, vos blocs, pour barrer les routes". C'est ce genre de message que vous pouvez lire sur Facebook depuis quelques jours. De nombreux Belges ont appelé au blocage aujourd'hui contre la hausse des prix du carburant. Ils sont en colère face aux mesures d'austérité du gouvernement. C'est suite au mouvement des ‘gilets jaunes’ en France qui lancent des actions dès demain. 

Des rassemblements, des blocages sont pour l'instant extrêmement localisés. Les blocages ont lieu pour l'instant à trois endroits. A Wierde (Namur), les manifestants bloquent toujours le dépôt de la société distributrice de mazout Proxifuel.

A Feluy, où se trouve notre reporter Julien Crête, Total a signifié aux manifestants présents sur le site qu’ils seraient concernés par des astreintes à payer en cas de blocage. Un huissier est venu le leur signaler en début d’après-midi suite à une action en référé. Pour l’heure, les barrages juste devant l’entrée de Total Feluy ont été déplacés. En cas de nouveaux blocages, les identités des bloqueurs pourraient être prises et des suites pourraient être engagées, avec une sanction financière à la clef. Total justifie son action par sa volonté de respecter ses engagements par rapport à ses clients. La société dit pouvoir comprendre les motivations des citoyens mais ne peut accepter des retards dans les commandes. Les livraisons sur le site de Feluy se font presque 24h sur 24, avec entre 50 et 100 camions de 30.000 litres par jour. 

Au dépôt "Total" de Wandre en province de Liège, les mêmes astreintes seront imposées. Ce vendredi à 16h, le barrage est devenu un barrage filtrant. Il reste actuellement 2 gilets jaunes sur place, indique notre reporter sur place Mathieu Langer.

Ce matin, une vingtaine d'automobilistes empêchaient les camions de rentrer sur le site. René était l'un des automobilistes présents sur place à Wandre. Il expliquait: "Ce qui est intéressant dans notre mouvement, c’est que nous sommes des citoyens apolitiques. Nous ne représentons aucun syndicat, uniquement le citoyen qui doit aujourd’hui manifester son ras-le-bol. On n’est pas là pour casser, démolir, brûler. On est simplement là pour manifester notre mécontentement. Ce n’est pas dans la violence qu’on réussira quoique ce soit. (...) La première chose qu’on a demandée, c’est pas d’alcool, pas de bagarre, pas de détérioration inutile. Ce n’est pas comme ça qu’on va y arriver. Je pense que les gens doivent être conscients que si nous sommes là aujourd’hui, c’est pour les acquis de tout le monde. Tout le monde est concerné. Je pense qu’il est important que le message passe bien." Autre blocage, à deux kilomètres de là, le long de la Meuse sur le site du groupe "Gilops", une société de stockage et fournisseur de mazout.

Ce matin, plusieurs personnes nous avaient signalé via le bouton orange Alertez-nous que des automobilistes bloquent le site de Feluy. Un transporteur routier signalait que depuis 2 h du matin, il avait reçu l'ordre de ne plus se rendre à Feluy. Rachid, qui manifestait sur place, expliquait au micro RTL INFO: "Je suis venu jusqu’ici parce que j’en ai marre, comme le restant de la population, étant donné qu’on n’arrive plus à suivre. On passe notre vie à attendre la fin du mois. Parce qu’une fois qu’on touche, on paie les factures et il n’y a plus rien. Et avec l’augmentation du diesel et du mazout de chauffage, on n'y arrive plus. Faire la route, ce n’est pas un choix, c’est une obligation. Que voulez-vous que l’on fasse ? Changer de voiture ? Si on avait les moyens, on passerait tous à l’électrique. Mais ils ont déjà des problèmes avec l’électrique…(...) Tant que le gouvernement ne fait pas marche arrière et qu’il n’écoute pas le citoyen, on ne bouge pas"

Enfin, une dizaine de personnes bloquaient le dépôt de la société distributrice de mazout, Proxifuel, à Wierde (Namur), indiquait la police de Namur. Les protestataires étaient arrivés jeudi soir et onpassé la nuit sur place. Le blocage se poursuit. Ici, seuls les camions livrant des carburants routiers étaient bloqués. Ceux transportant du mazout de chauffage n'étaient pas impactés. La police a précisé que l'action se déroulait dans le calme et est donc tolérée. Des conditions ont cependant été imposées, notamment qu'il n'y ait pas de perturbations sur la RN4, située à proximité du dépôt. La société Proxifuel n'a pas encore réagi et aucune plainte n'a été déposée.

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