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Paul Magnette détaille le profil des casseurs de cette nuit: "80% ont des antécédents judiciaires"

Lors d'une conférence de presse, le bourgmestre de Charleroi est revenu sur les faits qui se sont déroulés hier soir et une partie de la nuit à Charleroi, où le centre-ville a été saccagé par des casseurs.

Il est revenu sur le déroulement de la soirée : "Tout a commencé en début de soirée. Vous savez qu'il y avait une manifestation des gilets jaunes sur le square Hiernaux qui était un manifestation dans l'ensemble pacifique, qui se déroulait sans aucun problème. La police était présente à titre préventif. Tout se passait très bien jusqu'à ce que vers 19h, les gilets jaunes soient infiltrés par des bandes venues de l'extérieur. Entre 100 et 150 personnes. À un moment donné, des faits qui sont des délits purs et simples, qui étaient des faits de provocation, ont commencé à se produire et vers 21h30, la police a procédé à des interventions afin de disperser les casseurs. Ils se sont alors dispersés d'abord dans la ville haute puis la ville basse. Les effectifs ont été alors renforcés et se sont installés un peu partout dans le centre-ville. Malheureusement ces casseurs agissent dans une logique de guérilla urbaine, c'est-à-dire qu'ils se sont rapidement dispersés en petits groupes en courant d'un bout à l'autre de la ville, ce qui rend les interventions policières extrêmement difficiles. Ils ont procédé à de nombreux actes délictueux : il y a eu des arrachages de panneaux publicitaires, des vitres brisées, des horodateurs vandalisés, des fenêtres cassées en ce compris à l'hôtel de ville et ailleurs, des pavés descellés et jetés sur les forces de l'ordre, donc vraiment des agressions contre les personnes et contre les policiers responsables des forces de l'ordre. Les opérations ont duré jusqu'à 2h30 - 3h du matin."

Très jeunes et venant pour moitié de Charleroi, pour moitié d'ailleurs

En tout, la police a procédé à 27 arrestations : 22 administratives et 5 judiciaires, "ce qui est un taux extrêmement élevé pour ce type de manifestation. C'est pratiquement un casseur sur 5 qui a été arrêté", s'est félicité le bourgmestre, qui a procédé à l'analyse des profils des personnes arrêtées : ils étaient essentiellement "très jeunes, entre 18 et 28 ans, mais majoritairement dans la tranche 18-25 ans. La moitié habite dans le grand Charleroi et l'autre moitié vient d'en dehors, du Hainaut mais aussi de la province de Namur et de la province de Liège. Ils ont pour but la démolition pure et simple. Sur les 27, 80% ont des antécédents judiciaires, notamment en matière de stupéfiants. On peut donc dire que ces casseurs qui ont infiltré les manifestations sont des délinquants purs et simples qui n'avaient d'autre but que démolir pour démolir et de s'attaquer à la ville et à ses habitants."


Cinq pelotons présents dès ce soir

Ce dimanche, les services communaux sont à pied d'oeuvre pour nettoyer et réparer la ville. Quant à ce soir, la police Carolo est prête et a renforcé ses effectifs: 180 policiers seront sur le terrain. "Notre objectif est d'éviter des affrontements et que des émeutes comme la nuit dernière puissent se répéter. Les effectifs sont renforcés. Il y aura 5 pelotons dès la soirée pour éviter la formation de bandes."


Les manifestations pacifiques restent évidemment autorisées

"Nous voulons éviter tout amalgame"
, a encore expliqué M. Magnette. "Nous sommes conscients que les gilets jaunes, qui est une manifestation tout à fait paisible et démocratique, et qui a le droit de s'exprimer, est ici infiltrée par des éléments complètement extérieurs qui n'ont rien avoir avec ce phénomène. Nous veillons à ce que les manifestations pacifiques puissent se tenir, mais nous devons dans le même temps réprimer tous les faits délictueux."

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