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Délabré, le palais de Justice de Namur est fermé: un réel danger de mort selon l'inspection du travail

Les étages du palais de justice de Namur et de ses différentes ailes ne seront plus accessibles à partir de samedi matin, ont annoncé jeudi le président du tribunal de première instance, Dominique Gérard, et le procureur du Roi, Vincent Macq. Leur vétusté est telle que l'inspection sociale a ordonné jeudi leur fermeture.

Comme d'autres bâtiments publics liés à la justice (pensez au palais de Bruxelles), le palais de justice de Namur est dans un triste état.

Certaines parties du palais tombent en ruines. Un rapport très récent de l'inspection du travail évoque de gros problèmes au niveau de l'installation électrique notamment, qui représenterait un danger pour le personnel car il y a des infiltrations d'eau importantes.
Vincent Macq a confirmé l'information à RTL info. "La situation est déplorable, on le sait depuis longtemps. Mais ce qui est nouveau, c'est le rapport de l'inspection du travail. Les travaux n'ont pas été réalisés, or ils sont importants pour tous ceux qui se rendent dans le palais de justice. Une décision s'impose à nous, mais je communiquerai ultérieurement".

Le rapport de l'inspection du travail souligne la défaillance des installations électriques, les infiltrations d'eau et le défaut d'alarmes incendie. Qui plus est, comme des munitions et de la poudre sont aussi stockées dans le bâtiment, le risque d'explosion est grand. La stabilité du bâtiment est également mise en cause et pourrait entraîner de nouveaux éboulements de pierres. A ce titre, même le porche d'entrée va être condamné. L'ensemble de ces éléments a amené l'inspection sociale à conclure que le bâtiment représente un réel danger de mort pour ses occupants.

Si une plainte qui n'a pas un caractère urgent est déposée, elle ne sera donc pas non plus traitée

Comme la justice namuroise ne pourra plus jouir de la plupart de ses installations, seules les affaires urgentes devraient pouvoir être traitées et nombreuses sont celles qui vont se retrouver à l'arrêt. Pas moins de 78 personnes vont devoir quitter leurs bureaux et les pièces où sont entreposés de nombreux dossiers ne seront plus accessibles. En fonction de la place disponible, une tournante d'une quinzaine de personnes sera mise en place. "90% de nos activités ne pourront plus être assurées", a précisé le procureur du Roi de Namur, Vincent Macq. "Si une plainte qui n'a pas un caractère urgent est déposée, elle ne sera donc pas non plus traitée avant que le bâtiment soit à nouveau opérationnel et que l'interdiction d'accéder aux locaux soit levée". "Si je ne respecte pas l'injonction, je risque une peine de six mois à trois ans d'emprisonnement", a-t-il ajouté. "Il est donc bien évident que je ne vais pas y déroger et je ne prendrai pas le risque de mettre quelqu'un en danger". 

Une réunion de crise a lieu en ce moment avec des représentants de la Régie des bâtiments et du SPF Justice. Dans l'attente de la construction du nouveau palais de justice de Namur qui ne devrait pas être opérationnel avant 2020, il leur est demandé de trouver une solution. M. Macq espère que le personnel concerné pourra être relogé dans d'autres infrastructures et que des travaux seront rapidement réalisés pour remettre le bâtiment actuel aux normes. 

 

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