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"Charles Michel a affirmé son autorité mais il reste une impasse": le politologue Pascal Delwit analyse la situation

Le Premier ministre, Charles Michel, a annoncé jeudi devant la Chambre qu'il se rendrait à la conférence de Marrakech où le Pacte de l'ONU sur la migration sera adopté. Le politologue Pascal Delwit a analysé la situation dans le RTLinfo 19h.

"Je suis Premier ministre, j’irai à Marrakech". En faisant cette déclaration, Charles Michel a affirmé son autorité, a souligné notre journaliste Caroline Fontenoy dans le RTLinfo 19h.

"Tout à fait, il a affirmé son autorité par rapport à la N-VA", a déclaré le politologue Pascal Delwit. "Bien évidemment, à ce stade, il reste une ambiguïté: quel sera son statut à Marrakech ? L’étape suivante à New-York sera aussi déterminante pour le destin du gouvernement. Quel sera l’attitude de la N-VA ? Est-ce que la Belgique va se rallier au Pacte ?"


Caroline Fontenoy: l’étape suivante dans cette crise gouvernementale pourrait-elle être le conseil des ministres ce vendredi ?

Pascal Delwit: "Non, le conseil des ministres va prendre acte du débat et la vie politique va être suspendue. On va avoir une séquence de communication autour du voyage à Marrakech. Mais à un moment donné, il faudra se positionner très clairement et ne pas seulement dire que le Parlement s’est positionné positivement. Si la Belgique vote ce pacte, la N-VA doit être cohérente et sortir du gouvernement ou le Premier ministre doit présenter sa démission. Les deux ensemble ça ne va pas. On se rapproche d’un point de non-retour."


C.F.: l’absence de Bart de Wever, l’arrivée tardive de Théo Francken. Ce sont de nouveaux camouflets de la part de la N-VA?

P.D.:"Oui et non, la N-VA a voulu jouer tactiquement et elle est à présent dans une séquence difficile. Elle est prise à son propre jeu. Elle a toujours un levier, celui de dire qu’il n’y a pas de position du gouvernement tant que tous les partenaires ne sont pas d’accord et le Premier ministre a la charge de trouver une solution. On sait que Charles Michel a renvoyé la balle vers le gouvernement. Mais à priori à l’assemblée générale, c’est au nom du gouvernement que la Belgique va s’engager dans le Pacte des migrations. On est devant une impasse juridique et politique si les quatre partis du gouvernement ne trouvent pas d’accord. Quelle sera l’attitude de la N-VA, si la Belgique donne bien son aval à ce pacte?"

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