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Malgré les incidents, les propriétaires de discothèque ne veulent pas abandonner les verres: les gobelets "donnent une moins belle image"

L'initiative émane d'un père dont le fils a été défiguré lors d'une agression dans une boîte de nuit bruxelloise. Il souhaite que les verres y soient interdits et remplacés par des gobelets en plastique ou en carton. Une idée qui ne séduit pas le secteur.

Les urgentistes des hôpitaux le confirment dans le reportage de nos journalistes Chantal Monet avec Sébastien Prophète, Benoit Elsen et Steve Damman. De très nombreux patients agressés dans les discotèques présentent des lésions dûes à des éclats de verre.

Dans le cas dénoncé ici, l’incident s’est produit la nuit du réveillon de Noël dans un établissement bruxellois bien connu. "Mon fils a voulu s'interposer contre une personne qui agressait une autre fille, qu'il ne connaissait pas d'ailleurs, et il s'est fait à son tour agressé par une personne de façon extrêmement violente avec un verre qui est véritablement devenu une arme et qui l'a complètement défiguré", a indiqué Frédéric Rouvez, père d’Antoine.

Dans une vidéo, un Irlandais a filmé durant 3 ans l’évolution de ses cicatrices après une attaque au verre. Des agressions de ce genre, les médecins urgentistes en voient régulièrement. "J'ai passé quelques nuits blanches, je vous l'avoue, avec les blessures par morceaux de verre", a avoué Alain Plumacker, urgentiste au CHU Saint-Pierre à Bruxelles.


"Cela donne une moins belle image de l'établissement"

Aujourd’hui, le papa d'Antoine a décidé de faire de l’interdiction des verres son combat. "C'est évident qu'on peut éviter ce genre d'incidents", insiste Frédéric Rouvez.

Remplacer les verres par des gobelets en carton ou en plastique recyclable… Plusieurs propriétaires de boîte de nuit nous ont dit ne pas y être favorables. Pour des raisons de standing notamment. "Cela donne une moins belle image de l'établissement. Si vous allez dans un restaurant et que vous avez des verres en plastique ou en carton, vous vous ferez une drôle d'image de l'établissement", se défend Olivier de Pierpont, propriétaire d’une boîte de nuit.

Pourtant, lorsque les festivals ont abandonné les verres au profit des gobelets il y a quelques années, les médecins ont clairement vu la différence. "En un coup, je voyais nettement moins de blessures par morceaux de verre ou tessons de bouteille. C'est efficace", a déclaré Alain Plumacker, urgentiste au CHU Saint-Pierre à Bruxelles.

Cette interdiction peut aussi être décidée par les bourgmestres des communes qui accueillent des boîtes de nuit.

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