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Pologne: un ministre dément tout massacre de sangliers dû à la peste porcine

Le ministre polonais de l'Environnement a démenti jeudi tout projet de suppression massive des sangliers du pays, face aux dangers de la peste porcine africaine, alors que les pétitions pour dénoncer une telle mesure recueillent plusieurs centaines de milliers de signatures.

"Aucun ordre n'a été donné pour éliminer les sangliers sauvages, les plans (de chasse) ont été élaborés comme chaque année", a déclaré Henryk Kowalczyk à la chaîne de télévision privée TVN.

Il a néanmoins confirmé les chiffres fournis par la PZL, l'Union des chasseurs polonais, selon laquelle 168.000 sangliers sauvages ont été abattus depuis avril de l'année dernière, s'approchant du quota fixé à 185.000 pour la saison 2018-2019.

"Ce n'est pas autant que cela, comparé aux années précédentes", a-t-il poursuivi, citant des chiffres de la PZL, faisant état de 308.000 animaux tués en 2017-2018 et de 282.000 en 2016-17.

Le ministre a également démenti que les autorités aient donné l'ordre aux chasseurs d'abattre des laies gravides ou avec des petits, ce qui suscite une forte colère chez les défenseurs de l'environnement et les chasseurs.

La peste porcine africaine a été détectée pour la première fois en Pologne en 2014, sur un sanglier venu du Bélarus.

Elle a depuis affecté quelque 3.200 sangliers et cochons dans plus d'une centaine d'endroits à travers toute la Pologne, entre février 2014 et l'été dernier, selon l'agence polonaise de pressee PAP.

Selon des scientifiques et des défenseurs de l'environnement, les battues massives des trois derniers week-ends de janvier pourraient bouleverser l'écosystème et favoriser la propagation même des cas de peste porcine africaine, qui est mortelle pour les sangliers et les cochons mais qui est inoffensive pour l'homme.

Près de 500.000 personnes ont signé les pétitions condamnant des battues de janvier. Et plus d'une centaine d'universitaires ont signé une lettre ouverte au Premier ministre conservateur polonais, Mateusz Morawiecki, réclamant un arrêt "immédiat" des battues et plaidant pour des "mesures alternatives", comme l'emploi de désinfectants pour empêcher la propagation de l'épizootie dans les porcheries du pays.

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