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La Belgique réagit au rejet de l'accord Brexit: "Les Britanniques sont passés maîtres dans l'art de créer le chaos"

Le gouvernement fédéral "se prépare et prend des mesures concrètes" en prévision d'une éventuelle absence d'accord (no deal) sur le retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne, a indiqué mardi soir le Premier ministre Charles Michel sur Twitter, peu après le rejet par le parlement britannique de l'accord sur le Brexit négocié avec les Européens. "La balle est plus que jamais dans le camp des Britanniques", a précisé le chef du gouvernement fédéral à Belga. "Les 27 ont affirmé que l'accord sur la table était le seul possible. C'est désormais aux Britanniques d'assumer les conséquences de leur choix", a-t-il poursuivi. D'après lui, un hard brexit (sans accord, ndlr) peut encore être évité.

Le ministre des Finances, Alexander De Croo, a de son côté précisé que les services des douanes accéléreront leurs préparatifs dans les prochains jours pour aider au mieux les entreprises belges en cas de no deal.

Le même ministre n'a pas mâché ses mots ce mercredi matin. "Nous sommes allés de surprise en surprise au cours des derniers mois. La seule constante, c'est que les Britanniques sont passés maîtres dans l'art de se tirer dans le pied et de créer du chaos", a-t-il déclaré sur Radio 1, la radio publique flamande.

Leurs supermarchés, à 70%, ils sont approvisionnés par ce qui vient de l'Europe continentale

Emmanuel Macron: "La pression est du côté" du Royaume-Uni

"La pression est plutôt chez eux", a réagi le chef de l'Etat français, qui a appris en direct le vote de Westminster alors qu'il répondait à une question sur l'inquiétude des pêcheurs français. M. Macron a décrit les trois "options" qui s'offrent selon lui aux Britanniques. "Première option: ils vont faire le no-deal, donc ils disent: il n'y a pas d'accord. Ca fait peur à tout le monde. Les premiers perdants de ça, ce sont les Britanniques. Donc dans ce contexte-là ils vont devoir, sans qu'il y ait de période de transition, de toute façon renégocier une relation future", a-t-il dit. Mais "il faudra de toute façon qu'on négocie avec eux une période transitoire parce que les Britanniques, ils ne peuvent pas se permettre de ne plus avoir un avion qui décolle ou qui atterrit chez eux, et leurs supermarchés, à 70%, ils sont approvisionnés par ce qui vient de l'Europe continentale", a ajouté M. Macron.

"Deuxième option, ils disent: on va essayer --à mon avis c'est ce qu'ils vont faire, je les connais un peu-- d'améliorer ce qu'on peut obtenir des Européens et on va revenir faire le vote", a poursuivi le président. "Je n'y crois pas tellement, parce qu'on était au bout de ce qu'on pouvait faire dans l'accord, et on va pas, pour essayer de régler un problème de politique intérieure britannique, ne pas défendre les intérêts des Européens", a-t-il développé.

"Il y a une troisième option qui est de nous dire --et à mon avis ils vont commencer par la deuxième et ça finira par la troisième, on prend les paris, je prends mes risques-- ils vont dire: au fond, on va prendre plus de temps, donc ils vont demander à avoir un plus grand délai pour renégocier quelque chose".

Alors qu'il est confronté à la crise inédite des "gilets jaunes", nombreux à réclamer l'instauration d'un référendum d'initiative populaire, M. Macron a jugé que le Brexit "nous dit aussi beaucoup, dans la période que nous vivons, de ce que ces référendums qui paraissent sympathiques peuvent créer". "C'est un référendum qui a été manipulé, manipulé de l'extérieur par beaucoup de ce qu'on appelle aujourd'hui les infox, où on a dit tout et n'importe quoi et maintenant on dit +débrouillez-vous+ et, bilan des courses, on a menti aux gens. Et ce qu'ils ont choisi, c'est pas possible. Après, bon courage pour les représentants de la nation qui doivent mettre en oeuvre un truc qui n'existe pas", a-t-il conclu.

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