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"C’est un coup de massue": les travailleurs de NLMK Clabecq ne digèrent pas l'annonce de suppression d'emplois

Après le conseil d'entreprise extraordinaire de ce jeudi matin sur le site de NLMK Clabecq, la direction a confirmé son intention de réduire l'emploi de 50% à Clabecq et de développer un plan industriel pour se concentrer sur la fabrication des tôles fines à haute valeur ajoutée qui constituent la spécificité de l'usine. Un coup dur pour les travailleurs de NLMK, qui ont déjà fourni beaucoup d'efforts, notamment au niveau de la flexibilité et des conditions de travail. Les travailleurs ont décidé de débrayer et de ne pas reprendre le travail avant une nouvelle assemblée générale, prévue lundi à 14h.

La nouvelle est tombée jeudi vers 10h30, de source syndicale à l'issue d'une réunion avec la direction: 290 emplois (sur 580) vont être supprimés chez NLMK. L'entreprise représente les derniers restes des grandes Forges de Clabecq, acteur incontournable de l'acier au 20e siècle. La direction russe du groupe avait convoqué un conseil d'entreprise extraordinaire ce jeudi matin. Un seul point était à l’ordre du jour: la situation financière de la filiale locale. Le "plan industriel pour Clabecq" est "douloureux mais nécessaire pour redevenir compétitif", a expliqué Ben De Vos, CEO NLMK International, en conférence de presse ce jeudi avant midi. Le patron évoque comme raison principale "une surcapacité de production mondiale dans les plaques".


Difficile de digérer

Eric Tresinie (SETca) est coordinateur en approvisionnement de matières premières. Il travaille à Clabecq depuis 43 ans et explique: "C’est beaucoup de désespoir, parce que malheureusement, il ne faut pas oublier que c’est un plan Renault qui nous est donné, donc on ne sait pas qui exactement, les collègues se reverront-ils encore ? On ne s’attendait pas à une telle nouvelle, j’ai du mal, à l’heure actuelle, à digérer l’annonce qui a été faite".

Pierre Nisol (CNE) est employé et responsable des projets d’investissement. Il est ici depuis 37 ans et confie: "C’est un coup de massue, parce qu’on ne s’attendait pas à une telle réduction d’effectifs programmée. On s’attendait à une restructuration, mais peut-être entre 100 et 150 personnes maximum".


"On a les arguments, on a tout ce qu’il faut en notre possession"

Aujourd'hui, les travailleurs espèrent que les négociations permettront de limiter au maximum l’impact sur l’emploi. "On a les arguments, on a tout ce qu’il faut en notre possession, on va les faire valoir, et ça donnera, j’espère, de bons résultats pour sauver un maximum d’emplois", a déclaré Eric Tresinie.

"Le gros danger est d’enlever la moitié du personnel sans avoir de certitudes quant à l’avenir des 50 autres pourcents", estime Pierre Nisol.

Eric et Pierre ont tous deux l’impression de revivre un scénario qu’ils ont déjà vécu: celui de la fermeture des forges de Clabecq. L’activité ici, désormais, devra s’organiser avec beaucoup moins de travailleurs.


Le travail ne reprendra pas sur le site de NLMK avant lundi après-midi

En assemblée générale, ils ont décidé de débrayer et de ne pas reprendre le travail avant une nouvelle assemblée générale, programmée lundi à 14h.

Lors de l'assemblée générale prévue lundi à 14h et durant laquelle le personnel décidera s'il reprend ou pas le travail, les syndicats exposeront également leur stratégie pour la suite des réunions avec la direction.

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