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La piste Lelandais examinée dans "une quarantaine" d'affaires non résolues

Nordahl Lelandais est-il impliqué dans d'autres affaires judiciaires ? Une cellule spécialisée de la Gendarmerie nationale a identifié "une quarantaine" de dossiers criminels non résolus dans lesquels un lien avec l'ex-militaire peut être envisagé.

En janvier 2018, peu après la mise en examen de cet ancien maître-chien pour le meurtre de la petite Maëlys et pour l'assassinat du caporal Arthur Noyer, une cellule spécialisée avait été créée au sein de la Gendarmerie nationale.

Son but: effectuer des recoupements entre le "parcours de vie" de Nordahl Lelandais et quelque 900 dossiers de disparitions ou de crimes non élucidés dans une vingtaine de départements.

Après un an de travail, les sept enquêteurs qui composent cette cellule baptisée "Ariane", en lien avec les sections de recherches locales, ont dégagé une liste d'une "quarantaine" d'affaires où la piste de Nordahl Lelandais peut-être envisagée, a annoncé lundi Jean-Philippe Lecouffe, sous-directeur de la police judiciaire de la Gendarmerie nationale.

Les gendarmes ont appliqué une "méthodologie" spécifique pour aboutir à ce résultat, a détaillé M. Lecouffe lors d'une conférence de presse à la Direction générale de la Gendarmerie nationale (DGGN) à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine).

Dans un premier temps, "un peu moins d'un tiers" des affaires ont été écartées, soit parce que Nordahl Lelandais était au moment des faits "très loin" de la zone géographique concernée, soit parce que certains dossiers avaient été entre-temps résolus, a précisé M. Lecouffe.

Les gendarmes ont ensuite "coté" les dossiers à partir de quatre critères: la période et le lieu des faits, le profil des victimes et un critère additionnel "de sensibilité", "plus subjectif" - certains dossiers ayant, par exemple, une "forte sensibilité médiatique" ou étant "poussés par des associations de victimes".

La cellule a agi comme un "radar qui détecte un écho positif": elle n'a pas "vocation" à enquêter elle-même sur ces dossiers mais elle a signalé ces affaires aux magistrats et enquêteurs compétents, ouvrant "de nouvelles pistes", a-t-il précisé.

"A ce stade, aucun dossier n'amène formellement et judiciairement à mettre en cause Nordahl Lelandais dans aucune de ces affaires", a souligné M. Lecouffe, rappelant que l'ancien militaire reste "présumé innocent" dans les enquêtes où il est mis en cause.

- "Disparitions inquiétantes" -

Nordahl Lelandais a été mis en examen dans quatre affaires différentes.

Il est soupçonné de l'enlèvement et du meurtre de la petite Maëlys à Pont-de-Beauvoisin (Isère), dans la nuit du 26 au 27 août 2017 lors d'une fête de mariage. Il est aussi mis en cause dans la disparition et l'assassinat du caporal Arthur Noyer, dans la nuit du 11 au 12 avril 2017 après une soirée dans le centre de Chambéry.

Plus récemment, il a été mis en examen pour "agression sexuelle" sur deux de ses petites cousines.

Il a été mis hors de cause dans certains dossiers, comme celui de la disparition en mars 2003 de la petite Estelle Mouzin en Seine-et-Marne ou celle d'un jeune cuisinier belge de 24 ans, Adrien Mourialmé, en juillet 2017 dans les Alpes françaises.

Après des mois de travail, parmi la quarantaine de dossiers évoqués à ce stade, une "majorité" sont des disparitions inquiétantes, "moins d'une dizaine" concernent des mineurs et beaucoup se situent "dans la région Rhône-Alpes, sans que cela soit exclusif", ont précisé lundi les gendarmes.

Le travail de la cellule va se poursuivre et d'autres dossiers "viendront peut être s'y ajouter demain" si de nouveaux éléments apparaissent, ont précisé les gendarmes.

L'expérience de cette cellule a permis de "tirer" des "enseignements", a déclaré M. Lecouffe: une cellule spécialisée sur les affaire non-élucidées est ainsi "en cours" de création au sein du Service central du renseignement criminel de la gendarmerie, à Pontoise.

Un "allongement" de la "durée de conservation de certains fichiers" ou encore l'élaboration d'un "guide de bonnes pratiques en termes de disparition" à l'usage des gendarmes sont aussi à l'étude.

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