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Le smartphone est en train de devenir l'outil bancaire n°1: vers la mort du cash?

La Fédération belge du secteur financier fait le point sur la relation entre les Belges et leur application bancaire mobile. Et elle est de plus en plus forte.

Selon une enquête d’iVOX réalisée auprès de 1.000 personnes, 4 Belges sur 5 utilisent aujourd'hui les applications mobiles des banques, et 76% d'entre eux se disent satisfaits de leur convivialité et des possibilités qu'elles leur offrent. Aujourd'hui, 40% des virements se font avec le téléphone contre 3% il y a 6 ans seulement. Une véritable révolution qui est en marche. Grâce au smartphone, le Belge surveille ses comptes de plus près. Il va d'ailleurs consulter 22 fois par mois son application bancaire sur son téléphone contre 3 fois seulement sur son ordinateur. Et 65% indiquent qu'ils ont une bien meilleure vision de leur situation bancaire grâce à ces applications.

Sans surprise, plus on est jeune, plus on utilise la banque sur son smartphone. "On constate que 93% des moins de 35 ans utilisent l'application mobile bancaire, mais pour les plus de 55 ans, 33% n'utilisent pas l'application mobile", explique Rodolphe de Pierpont, le porte-parole de Febelfin.


Toujours beaucoup d'agences même si ça diminue

A l'inverse, seuls 7% de tous les virements ont été effectués auprès d’un guichet de self-banking. Pourtant, la Belgique dispose toujours du 2ème réseau d’agences les plus denses d'Europe (après l'Espagne), avec 5.133 agences en 2018, malgré le fait que ce nombre est en constante diminution depuis 10 ans.

Selon Febelfin, les agences sont en train de muer pour s'adapter. "Elles voient le banquier du futur comme un point de contact où obtenir des conseils sur mesure, plutôt qu'une plate-forme d'assistance pratique pour les transactions quotidiennes. Aujourd'hui déjà, nous voyons apparaître de telles agences avec de larges horaires d'ouverture et un aménagement très convivial", explique la Fédération.


Toujours beaucoup de cash même si ça diminue

Pour ce qui est des paiements, 64% des Belges préfèrent payer avec leur carte de débit. Mais les retraits d'argent liquide ont encore la cote. En 2018, les Belges ont retiré 23 fois de l'argent à la banque, pour un montant moyen de 145,7€ dans les 7.827 distributeurs automatiques de billets du pays.

"On a en Belgique encore une utilisation importante du cash. Mais on a une diminution du nombre de retraits et du montant global ces dernières années. Ce qui tend à indiquer que les solutions électroniques, que ce soit le paiement par carte et de plus en plus les solutions mobiles prennent le pas sur le cash", estime M. de Pierpont.

Depuis 2012, le nombre de retraits ne cesse de diminuer, tout comme la somme moyenne depuis 2014. Le nombre de distributeurs automatiques suit également cette tendance à la baisse.


Le Belge reste conservateur

La disponibilité de ces distributeurs reste cependant importante pour le consommateur belge, comme l'a illustré la polémique suscitée il y a quelques semaines après la volonté de bpost de rendre payants les retraits pour certains de ses clients. Garder un tel service gratuit à l'avenir est-il dès lors économiquement tenable? "Cela dépendra du modèle d'affaires des banques", répond Karel Van Eetvelt, administrateur délégué de Febelfin. La Belgique se caractérise en outre par un grand nombre d'acteurs dans le secteur. "Sur le service en cash dans son ensemble, les banques perdent énormément d'argent. Cela coûte bien plus que ce qui est comptabilisé dans les abonnements de base", explique-t-il. Par le passé, certaines institutions tiraient des taux d'intérêt mais, avec les niveaux bas actuels, c'est devenu impossible, souligne-t-il. Le patron de la fédération estime que la situation évoluera vers des coûts qui seront adaptés.

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