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Le cardinal Danneels est décédé à l'âge de 85 ans: comment a-t-il marqué l'Eglise belge?

On l'a appris jeudi midi: Godfried Danneels est décédé. Il fut le numéro 1 de l'Eglise catholique belge pendant plus de 30 ans.

Le cardinal Godfried Danneels est décédé jeudi à Malines à l'âge de 85 ans, a annoncé l'archevêque de Malines-Bruxelles, Jozef de Kesel. Son état de santé se dégradait depuis quelques années. Ses obsèques se tiendront le vendredi 22 mars à la cathédrale Saint-Rombaut de Malines, a indiqué Tommy Scholtès, le porte-parole des évêques de Belgique, sur le plateau du RTL INFO 19H.



Il avait été pressenti pour être pape

Né le 4 juin 1933, docteur en théologie, il a enseigné au séminaire de Bruges avant de devenir évêque d'Anvers en 1977 puis archevêque de Malines-Bruxelles deux ans plus tard. Il fut nommé cardinal en 1983 par Jean-Paul II. Il a été admis à l'éméritat le 18 janvier 2010, Mgr André-Joseph Léonard devenant le nouvel archevêque de Malines-Bruxelles, primat de Belgique. Il avait même été pressenti, un temps, pour devenir pape.

Godfried Danneels a pris sa retraite à l'âge de 75 ans. Il était prêtre depuis 53 ans.

Le cardinal Danneels était connu pour ses prises de position modérée, voire progressistes, vis-à-vis de la sexualité, de l'usage du préservatif, de l'homosexualité et du rôle des femmes dans l'Eglise. Il était en revanche toujours opposé à l'avortement et l'euthanasie.


Comment a-t-il marqué l'Eglise belge ?

"Il a marqué l'Eglise belge par ce qui est typiquement belge: la concertation, la négociation, le dialogue. Il n'y a qu'une seule conférence épiscopale en Belgique, donc il réunissait les deux communautés linguistiques. Il était l'homme de tous les contacts, au niveau politique et de tous les mouvements d'Eglise. Il était progressiste et ouvert, et il a été mêlé à l'élection du pape François. Il y a 6 ans, il apparaissait sur le balcon de Saint-Pierre. Une image extraordinaire, car il manifeste aussi sa joie", a indiqué pour sa part Tommy Scholtès, porte-parole des évêques de Belgique, dans le RTL info 13h.

Notre journaliste Christophe Giltay était également présent sur notre plateau du RTL INFO13H pour commenter ce décès et nous dresser le portrait de l'archevêque émérite de Malines-Bruxelles : "Il a quand même été le principal évêque de Belgique, soit le chef de l'Eglise catholique belge de 1979 à 2010, pendant plus de 30 ans. Il a été fait cardinal par le pape Jean-Paul II en 1983, ce qui fait qu'il a participé à deux conclaves, deux élections d'un pape en 2005 et 2013. Il faut se rappeler aussi qu'il avait imprimé une sorte de modernité à l'Eglise de Belgique. On changeait d'époque avec lui. Il y a eu notamment des changements dans la société belge très importants alors qu'il était le primat de Belgique et il ne s'y est jamais opposé au point de se faire taper sur les doigts par le Vatican parfois"

Et il disait: "Moi, je suis dans un monde moderne. Je n'interviens pas dans les sujets politiques. Je suis chef de l'Eglise mais je ne suis pas homme politique, non. C'était quelqu'un qui avait beaucoup de personnalité".

"Fan" du pape François

"Il était un peu critique par rapport au pape Benoît 16 quand il avait été élu, parce qu'il l'appréciait modérément. Mais il était fan du pape François. Et il faut savoir qu'il était à côté de lui, sur le balcon de la basilique Saint Pierre, le soir de son élection car il était le doyen des cardinaux prêtres et il avait été très fier d'avoir participé à l'élection du pape François. Il en avait été très très fier", détaille notre journaliste Christophe Giltay.

Le cardinal Danneels avait aussi été épinglé dans les affaires de pédophilie qui ont secoué l'Eglise belge. Il était en première ligne parce qu'il était le chef de l'Eglise à ce moment-là. "Quand on a eu les révélations sur une affaire de pédophilie qui concernait l'évêque de Bruges, il ne l'a pas dénoncé tout de suite", déplore notre journaliste. Et de poursuivre: "Et cela a posé un problème. Il faut savoir que c'était ce que faisait l'Eglise à l'époque.  Vous vous souvenez qu'un cardinal français, le cardinal Barbarin a été récemment condamné pour ne pas avoir dénoncé un de ses prêtres. Il faut savoir qu'à l'époque, l'Eglise avait tendance à protéger l'institution avant de dénoncer les auteurs de faits délictueux. Il l'a regretté après. Plus tard, il a reconnu qu'il avait fait une erreur et qu'il aurait dû dénoncer cet évêque beaucoup plus tôt."
 

 

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