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Jusqu'à 6h d'attente pour prendre un avion suite à une nouvelle grève des contrôleurs aériens: une situation qui devient "totalement ingérable"

Une trentaine de vols ont été annulés ce jeudi depuis Brussels Airport et des dizaines ont été retardés à Bruxelles et à Charleroi. Ce sont les conséquences de cette nouvelle grève des contrôleurs aériens. A Charleroi, certains passagers ont du attendre 6 heures avant que leur avion ne décolle, et il y a encore quelques retards ce soir à Bruxelles.

Arrivés à 4 heures ce matin, un groupe d'amis a longtemps attendu dans le hall des départs. Leur vol vers Cracovie prévu à 6h45 a finalement décollé à 12h30. "C'est long. On perd une bonne grosse partie de notre journée, puisqu'on devait arriver à 8h30 à Cracovie, et au final on arrivera à 14h30 avec un peu de chance, on verra si ce n'est pas retardé par la suite", commente une jeune femme.


"Plus de 6 heures d'attente"

Avant 9 heures ce matin, aucun départ n'était annoncé. Il y a eu jusqu'à 6h de retard pour certains vols. "On est arrivés à 6h du matin pour décoller, normalement, à 6h50, et il a été retardé à 14h25, donc plus de 6 heures d'attente", explique un passager. "On s'est levés très tôt pour arriver, on s'impatiente forcément... Après, on n'a pas d'autre choix que de patienter, donc on fait avec. Mais en effet, c'est un peu agaçant", commente une voyageuse.

Chaque jour, 70 vols partent de l'aéroport de Charleroi. Septante autres arrivent. Si la grève n'a duré que quelques heures, c'est toute la journée qui a été chamboulée pour les passagers et le personnel. "Tous les vols sont retardés, du matin en tout cas. La première vague est retardée à 9 heures, donc il faut concentrer un nombre d'agents importants, tant sur la piste, qu'au niveau des embarquements, ce qui engendre bien évidement une réorganisation complète et un changement total des opérations et des plannings pour les agents", explique Vincent Grassa, porte-parole de l'aéroport de Charleroi - Bruxelles Sud.

Une situation qui devient "totalement ingérable"

A l'aéroport de Zaventem, la journée a été compliquée également. Durant la matinée, seule une quinzaine de vols au départ et le même nombre à l'atterrissage pouvaient être assurés par heure. Cela a provoqué de très nombreux retards, d'une durée moyenne d'une heure. Certains vols de Brussels Airlines ont toutefois compté des délais allant jusque 2h30. Tout cela a en outre eu un impact négatif sur les passagers en correspondance. Si Brussels Airport est revenu à sa pleine capacité de vols depuis 15h00 et le changement d'équipes chez Skeyes, les répercussions s'y font toujours ressentir en termes de retards. Et ce devrait encore être le cas jusqu'en fin de soirée, prévient l'aéroport bruxellois.

La situation à Brussels Airport devient totalement ingérable en raison des actions des contrôleurs aériens de Skeyes, a déploré jeudi après-midi Arnaud Feist, l'administrateur délégué de l'aéroport bruxellois. Il devient impossible de gérer un outil comme le sien lorsqu'on ne connaît pas l'activité qui y sera possible longtemps à l'avance, se plaint-il. Il appelle dès lors à une sortie rapide du conflit social au sein de la société chargée du contrôle aérien en Belgique.


"Beaucoup de travail de toutes les équipes"

"On a un centre opérationnel qui suit en temps réel les décollages et les atterrissages des avions, tout ce qui est aussi manutention, le traitement des bagages, puisque c'est vraiment plein d'opérations, ensemble, qui doivent être coordonnées. Sans cesse, on remet tout en question, on analyse ça avec les compagnies aériennes, pour trouver des solutions et pour essayer que les perturbations soient les moins importantes possibles pour les passagers. Mais c'est vrai que ça demande beaucoup de travail de toutes les équipes", commente Nathalie Pierard, porte-parole de Brussels Airport.


"Il faut maintenant atterrir et trouver une solution"

L'aéroport espère en tous cas qu'une pause interviendra dans ce conflit social ce vendredi à l'occasion des commémorations des attentats du 22 mars 2016. Son administrateur délégué a reçu des signaux positifs allant dans ce sens, confie-t-il. "Mais il faut maintenant atterrir et trouver une solution", insiste Arnaud Feist. "On ne peut pas continuer avec un tel scénario! On est dans l'incertitude totale. Je demande donc clairement une solution rapide pour éviter des actions dans les semaines à venir", alors que se rapprochent les vacances de Pâques. Les actions des contrôleurs aériens de ces dernières semaines mettent à mal la position de Brussels Airport pour le fret par rapport à des aéroports étrangers, prévient encore son patron. "Certaines compagnies s'y déplacent déjà."

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