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L’homme pris à tort pour Xavier Dupont de Ligonnès sort du silence: "On vit toujours une histoire de fou"

L'homme arrêté à l'aéroport de Glasgow le 11 octobre dernier n'était donc pas le Français Xavier Dupont de Ligonnès, suspecté du meurtre en 2011 de sa femme et de ses quatre enfants, l'une des grandes énigmes criminelles des dernières décennies en France.

La police a compris le lendemain, le samedi 12 octobre 2019, qu’il y avait eu une erreur suite à des analyses ADN et un examen approfondi. Les enquêteurs ne se trouvaient pas face au tueur présumé, Xavier Dupont de Ligonnès, mais bien face à Guy Joao.

Ce dernier a vécu un véritable calvaire après avoir été mêlé à cette affaire criminelle. Lors de son arrestation en Écosse, il a appris que son domicile, situé à Limay dans les Yvelines (à l’ouest de Paris), avait été perquisitionné. 

On ne peut pas faire le deuil de cette affaire

Aujourd'hui, dans un entretien accordé au média français M6, Guy Joao sort du silence. "J’ai envoyé un courrier le 1er novembre 2019 à la ministre de la Justice, pour que l’on me rembourse une porte qui a été détériorée lors de la perquisition à mon domicile. Je n’ai toujours pas reçu de réponse. On nous manque de respect dans cette histoire", a-t-il confié. "On a vécu et on vit toujours une histoire de fou. On ne peut pas faire le deuil de cette affaire."

Dans cette interview, Guy Joao a aussi remercié son entourage, en France et en Écosse, pour le soutien apporté. Ses voisins avaient par exemple rapidement averti la police que le père de famille ne pouvait pas être Xavier Dupont de Ligonnès, avec la suite que l'on connaît.

Xavier Dupont de Ligonnès toujours recherché
De son côté, Xavier Dupont de Ligonnès, qui a disparu depuis le meurtre en 2011 de sa femme et ses quatre enfants à Nantes, est activement recherché depuis cette date. A maintes reprises, des signalements sont parvenus aux enquêteurs dont les milliers de procès verbaux rédigés n'ont pas permis de dire s'il était mort ou vivant, s'il avait pu organiser sa fuite ou s'il s'était suicidé. L'homme avait été aperçu pour la dernière fois en avril 2011: le 14 avril, il avait été filmé par la caméra d'un distributeur de billets, et le 15, il avait quitté à pied un hôtel Formule 1 de Roquebrune-sur-Argens (dans le Var, sud de la France) avec, sur le dos, un étui pouvant contenir une carabine. Six jours plus tard, les corps de sa femme et de ses quatre enfants étaient découverts, enterrés sous la terrasse de la maison familiale, enroulés dans des draps et de la chaux. Agnès Dupont de Ligonnès, 48 ans, Arthur, 21 ans, Thomas, 18 ans, Anne, 16 ans, et Benoît, 13 ans, ont été tués à la 22 Long Rifle, vraisemblablement deux semaines plus tôt, entre le 3 et le 5 avril, d'au moins deux balles dans la tête. Une "exécution méthodique", selon les rapports d'autopsie. Avec six jours de retard sur le père de famille, les enquêteurs avaient alors remonté le fil de son emploi du temps, sans percer l'énigme. Plusieurs opérations et campagnes de fouilles ont été conduites dans le Var, département français où la famille Dupont de Ligonnès avait habité dans les années 1990, notamment après des découvertes de cadavres non identifiés. A plusieurs reprises, les enquêteurs ont été menés sur de fausses pistes par des témoins qui affirmaient l'avoir aperçu.

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