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Des photos ont été prises il y a quelques jours dans le sas d'entrée d'une banque du centre de Liège. Se piquer en se cachant à peine, ce n'est pas nouveau dans la ville. En 2012, de telles photos avaient été prises en pleine journée, et en pleine rue.
Le profil est souvent le même: des poly toxicomanes marginalisés, qui utilisent aujourd'hui davantage en injection la cocaïne que l'héroïne.
"Se piquer le plus vite possible, dans n'importe quelles conditions"
"La prise de cocaïne induit un certain degré d'urgence de la prise chez l'usager, indique Christian Figiel, psychiatre spécialisé dans les assuétudes et ancien directeur du projet TADAM. Ce qui fait qu'il a tendance à se piquer le plus vite possible, et dans n'importe quelles conditions".
Entre 2011 et 2014 à Liège, le projet TADAM a exploré avec succès la distribution contrôlée d'héroïne. L'initiative avait pu voir le jour grâce à son statut d'expérience encadrée par l'université, mais elle n'a pas pu être reconduite.
Le cas des salles de consommation
Depuis plus de 20 ans, un autre projet est sur la table : l'ouverture de salles de consommation, telles qu'il en existe déjà en France, aux Pays-Bas, en Allemagne et au Luxembourg, à la plus grande satisfaction des habitants. Mais il n'en n'est pas de même en Belgique.
"On sait tout ce qu'il faut faire, on a étudié le personnel qu'il faudrait, le règlement d'ordre intérieur qui serait à mettre, etc. mais voilà, il y a un blocage au niveau politique", ajoute Christian Figiel.
Pour y parvenir, il suffirait de modifier légèrement la loi, et c'est surtout au niveau fédéral que ça coince, côté flamand. En plus de limiter l'insécurité en ville, les salles de consommation permettent d'établir un lien avec les consommateurs les plus marginalisés, ce qui facilite la pris en charge sanitaires, et leurs démarches pour éventuellement s'en sortir.