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Carrefour restructure et supprime 2400 postes en France: les syndicats craignent des fermetures de magasins en Belgique

Le groupe de distribution Carrefour a annoncé 2.400 suppressions de postes au sein de son siège en France, sur un effectif total de 10.500 salariés, via un plan de départs volontaires.

Carrefour évoque, dans son plan de transformation "Carrefour 2022" présenté mardi, sa volonté de rationaliser les implantations "de ses sièges dans l'ensemble de ses pays". Carrefour ne précise pas les conséquences qu'une telle rationalisation pourrait avoir en Belgique. On sait qu'un conseil d'entreprise est prévu ce jeudi à 14h30 au siège de Carrefour Belgique à Evere. Même la direction belge de Carrefour affirme qu'elle ne sait pas ce qui sera annoncé.


Craintes de fermetures de magasins en Belgique

"Les craintes de surpressions d'emplois au siège existent depuis longtemps", souligne Delphine Latawiec, de la CNE Commerce. "Si on parle de rationalisation, cela peut se répercuter sur les coûts ou les effectifs. En Belgique, les rumeurs se focalisent sur les effectifs." Les répercussions de ce plan "Carrefour 2022" restent difficiles à prédire. "Les symptômes ne sont pas identiques en France et en Belgique. Il faut donc voir si les médicaments vont l'être. (...) Tant mieux pour la France si aucune fermeture n'est prévue mais espérons qu'il en soit de même chez nous", conclut-elle.

"Le suspense malsain et tous les doutes restent permis en Belgique. Les inquiétudes se situent à tous les niveaux. C'est franchement dérangeant", réagit de son côté Myriam Delmée, vice-présidente du Setca. "Pas un mot sur les pays historiques du groupe comme l'Italie, la Belgique et l'Espagne", déplore Myriam Delmée. "La rationalisation des sièges pourrait avoir un impact direct en Belgique, de même que les partenariats externes", poursuit-elle. Myriam Delmée revient également sur le souhait de Carrefour de trouver des repreneurs pour certains magasins ex-DIA en France, qui sont "en grande difficulté", selon le groupe. "À défaut, ils seront fermés. On peut donc imaginer des coupes aussi en Belgique pour les parts les moins performantes. (...) Il y a chez Carrefour une 'tradition de restructuration', entraînant à chaque fois des chocs et des dégâts sociaux importants. Et on ne peut pas s'empêcher de penser que de tels scénarios pourraient se reproduire en tout ou en partie", conclut-elle. Lors de la précédente restructuration, il y a sept ans, le groupe avait supprimé en Belgique 1.700 emplois dans 14 magasins.

LE PLAN ANNONCÉ PAR CARREFOUR


Afin "de gagner en productivité et en compétitivité", l'enseigne annonce en parallèle une réduction des coûts de 2 milliards d'euros dès 2020 "en année pleine".

Parallèlement, une enveloppe annuelle d'investissements de 2 milliards d'euros est prévue dès 2018.


Pas de magasins fermés

Au niveau immobilier, Carrefour veut céder dans les trois prochaines années 500 millions d'euros "d'actifs non stratégiques." S'agissant de ses magasins, Carrefour veut "améliorer" l'efficacité de ses hypermarchés le cas échéant en adaptant leur surface ou en "passant cinq magasins en location-gérance" en France. Aucune fermeture n'est cependant prévue dans l'Hexagone.


Beaucoup d'ouvertures de petites surfaces au coeur des villes

Carrefour mise en outre sur les "supermarchés et magasins de proximité". Au moins 2.000 magasins de proximité seront ainsi ouverts dans les cinq prochaines années alors que le groupe entend investir "fortement les grandes métropoles européennes".


Recentrage sur internet

L'enseigne investira 2,8 milliards d'euros sur cinq ans, "soit six fois plus que les investissements actuellement consentis" et ce, afin de "changer de dimension sur le numérique et l'omnicanal". Carrefour se fixe pour ambition de devenir un acteur incontournable de l'e-commerce alimentaire, avec 5 milliards d'euros de chiffre d'affaires et une part de marché de l'e-commerce alimentaire supérieure à 20% en France d'ici 2022.


Plus de bio et produits frais

Enfin, l'ambition du groupe porte également sur les produits frais traditionnels et sur les produits bio pour lesquels il veut passer de 1,3 à 5 milliards d'euros de chiffre d'affaires d'ici 2022.

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