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Pourquoi Bart De Wever est-il critiqué comme bourgmestre? Il laisserait la criminalité prospérer

Le président de la N-VA et bourgmestre d'Anvers Bart De Wever est sujet à la critique ces dernières semaines alors que la ville flamande fait face à d'importants phénomènes de criminalité. Dernier élément en date, une étude relayée samedi par la Gazet van Antwerpen qui indique que l'économie liée à la criminalité est plus importante dans le district de Borgerhout que l'économie formelle.

Cette semaine déjà, le vice-premier ministre N-VA et ministre fédéral de la Sécurité et de l'Intérieur Jan Jambon avait été amené à sortir un "plan Escaut" pour contrer l'explosion du trafic de cocaïne à Anvers. "Anvers est aujourd'hui la capitale européenne du trafic de cocaïne", indiquait jeudi à la Chambre le député Eric Thiebaut (PS), relayant la presse nationale et internationale. Évoquant des rapports de l'Observatoire européen des drogues, le député socialiste s'inquiétait de l'évolution des saisies, passées de 5 tonnes en 2014 à 40 tonnes l'an dernier, due à une explosion du trafic. Enfin, il relatait les dires du directeur de la police judiciaire fédérale à Anvers, évoquant, en corollaire, une explosion de la violence, avec des tirs à la Kalachnikov dans les rues de la ville.

Jan Jambon a répondu n'avoir pas attendu cette analyse pour dévoiler un plan- présenté la veille à la presse- consistant en la mise en place d'une task force regroupant quelque 30 à 40 personnes détachées de la police locale, de la police fédérale, des Parquets, des services d'inspection économique, sociale et des finances, ainsi que des douanes. Ces effectifs passeront ensuite à 80 personnes, ce qui nécessitera probablement des engagements au sein des services pour pallier d'éventuellement manquements.


Un district anversois dégage plus d'argent illégal que légal !

Mais samedi, c'est un rapport d'enquête réalisé à la demande de la police locale et du service sécurité et société qui a mis au jour un gonflement de l'économie d'origine criminelle dans le district de Borgerhout. Celle-ci y serait même plus importante que l'économie légale.

Dans ce rapport, des chercheurs se sont intéressés à "la criminalité sous-jacente" sur le territoire du district et son impact sur la société locale. Ils ont mis au jour d'importants phénomènes qui affectent la vie sociale, tels que le trafic de drogues, le blanchiment, la fraude immobilière, la fraude sociale, le recel, les jeux de hasard illégaux et le radicalisme.

Selon ce rapport, de puissants clans criminels exercent une grande influence sur la société à Borgerhout. Les caïds et les trafiquants de drogues exercent une influence néfaste sur les jeunes.

Les chercheurs se sont également intéressés à l'économie locale. Ils en concluent que "l'économie illégale" est plus importante à Borgerhout que "l'économie légale". Il est notamment question de supermarchés et de salles de fête dont l'origine des financements apparaît suspecte.

L'influence du secteur criminel à Borgerhout est telle que les chercheurs concluent à l'existence d'un "circuit d'ascension sociale illégal" à travers lequel la criminalité offre l'opportunité, dans certains quartiers vulnérables, le gravir les échelons de l'échelle sociale.


Groen et sp.a qualifient la politique de De Wever d'échec

A la lecture des informations relatives à l'explosion du trafic de drogues et du rapport sur la situation à Borgerhout, la tête de liste écologiste aux prochaines élections communales à Anvers, Wouter Van Besien a dénoncé samedi "l'échec du bourgmestre De Wever dans la lutte structurelle contre la criminalité" dans la métropole. "Qu'a-t-on finalement fait durant 5 ans sur le plan de la lutte structurelle contre la criminalité? Une nouvelle fois, on promet des mesures à la va-vite pour l'avenir mais qui y croit encore?", s'est-il demandé. Le chef de file de Groen a exigé l'accès aux rapports sur l'ensemble des quartiers anversois.

La bourgmestre du district de Borgerhout Stephanie Van Houtven, par ailleurs vice-présidente du sp.a, a également dénoncé la "faillite" du bourgmestre d'Anvers Bart De Wever dans sa "war on drugs".


La défense de De Wever

Le bourgmestre d'Anvers Bart De Wever a réagi fermement à ces accusations en renvoyant à son détracteur l'argument de la crédibilité, soulignant que ce dernier n'avait jamais posé en 5 ans une seule question au conseil communal sur le phénomène du commerce illégal. Bart De Wever a par ailleurs fait un lien avec une manifestation, à laquelle avait participé Wouter Van Besien, qui avait dénoncé en septembre dernier l'attitude stigmatisante du bourgmestre d'Anvers vis-à-vis de certains groupes de la population après l'agression de deux agents de police. "Que quelqu'un réagit aujourd'hui de la sorte après avoir participé à cette manifestation parce qu'en nommant un problème le bourgmestre aurait stigmatisé un groupe de la population", relève de l'ironie, a estimé Bart De Wever. Sur le contenu du rapport, le bourgmestre a évoqué des faits connus de longue date et "enfin" pris en charge par un gouvernement fédéral à travers un plan Escaut.

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