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Le prince William honore les victimes de la Shoah dès son arrivée à Jérusalem: "Ce n'est pas une visite politique"

Le prince William, second dans l'ordre de succession à la couronne britannique, a honoré mardi la mémoire des victimes de l'Holocauste, en entamant la première visite officielle d'un membre de la famille royale en Israël et dans les Territoires palestiniens.

Arrivé de Jordanie lundi soir, le duc de Cambridge, 36 ans, a débuté sa visite sous le signe du souvenir et du recueillement en se rendant à Jérusalem au mémorial Yad Vashem dédié à la Shoah, passage quasiment obligé pour tout officiel venant en Israël.

Vêtu d'un costume sombre, il s'est assis quelques instants pour échanger avec deux survivants de l'Holocauste. Arborant une kippa, il a déposé une gerbe et ravivé la flamme dans le vaste et sépulcral Hall du souvenir, où un choeur d'enfants a entonné l'émouvant "Eli, Eli", chant inspiré d'un poème de 1942.

Le prince a échangé quelques mots avec les choristes et laissé un mot dans le livre d'or.

En 1993, Yad Vashem avait honoré la mémoire de l'arrière-grand-mère du prince William, la princesse Alice, qui a sauvé des juifs en Grèce pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le duc de Cambridge a ensuite quitté le mémorial pour un entretien avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu puis avec le président Reuven Rivlin.

Il doit rencontrer le président palestinien Mahmoud Abbas mercredi, à Ramallah, en Cisjordanie occupée, avant de rencontrer des jeunes Palestiniens et réfugiés.

La visite revêtira une dimension spirituelle jeudi à Jérusalem, le prince se rendant sur les lieux saints, mais aussi personnelle puisqu'il se recueillera sur la tombe de la princesse Alice, son arrière-grand-mère.

Son épouse Kate n'est pas du voyage qui intervient deux mois après la naissance de leur troisième enfant.

"Ce n'est pas une visite politique"


Les services du prince au palais de Kensington insistent sur le fait que le déplacement en Jordanie, en Israël et dans les Territoires palestiniens sera dénué de message politique. Il vise à aller au-devant des populations, de leur jeunesse, de leur culture et de leurs forces d'innovation, disent-ils.

L'exercice est délicat, dans une période sensible.

La visite du prince William a lieu un peu plus d'un mois après l'inauguration de l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem, qui a entériné la reconnaissance par le président Donald Trump de la ville comme la capitale d'Israël, une décision vigoureusement contestée par les Palestiniens.

Cette inauguration a coïncidé avec un bain de sang dans la bande de Gaza, territoire palestinien sous blocus.

Une nouvelle guerre menace dans la bande de Gaza entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas qui dirige l'enclave palestinienne.

"Nous savons que la période n'est pas aux réjouissances en ce qui concerne les progrès du processus de paix au Moyen-Orient, mais nous pensons que le dialogue est aussi important dans les moments difficiles que dans les bons moments", a expliqué aux journalistes le consul général de Grande-Bretagne à Jérusalem Philip Hall.

"Nous savons que certaines politiques sont compliquées, mais ce n'est pas une visite politique", a-t-il ajouté.

Des membres de la droite israélienne ont critiqué le fait que la partie de la visite à Jérusalem-Est était présentée par les Britanniques comme se déroulant en Territoires palestiniens occupés.

L'annexion de Jérusalem-Est par Israël n'a jamais été reconnue par la communauté internationale, qui considère Jérusalem-Est comme territoire occupé.

"Nous ne faisons que suivre des décennies d'usage dans les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU", a dit le consul général britannique, "il n'y a pas de changement de position".

D'autres membres de la famille royale, comme les ducs de Gloucester ou de Kent, cousins de la reine, ont effectué des visites officielles en Israël par le passé.

Mais aucun n'était aussi éminent que le prince William dans l'ordre de succession au trône britannique et aucun ne s'était rendu dans les Territoires palestiniens à titre officiel.

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