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La scène se déroule en 1992 dans un café lillois. A l’époque, Johnny mène une vie personnelle tumultueuse après un premier mariage houleux avec Adeline. Il a tendance à boire. Et ça se voit. Ce soir-là, il donne un tout petit concert, devant quelques dizaines de privilégiés. Avec son groupe, et le chanteur Franck Comtet, Johnny reprend des standards du rock qui lui sont chers.
Mais son petit coup dans le nez lui donne un nouveau visage. "Faites pas chier, ça va hein !", commence-t-il par lancer à la foule. Avant d’entamer "Tutti Frutti", Johnny sort alors un canif de sa poche, et fait mine de menacer sa choriste, qui se trouve hors-champ.
"C’est uniquement pour mon steak, ça", peine-t-il à articuler, en remballant son couteau. "Mais ceci dit, elle pourrait faire partie de mon steak un jour", plaisante-t-il au sujet de sa choriste. "Vous trouvez pas qu’elle est belle ?", insiste-t-il lourdement. "Putain de merde, elle est vachement belle. Enfin elle a un mec, mais je craque pour elle", confie-t-il à la foule en rigolant et en décoiffant amicalement son musicien qui semble être le compagnon de la choriste qui émoustille tant le chanteur.
Ni une ni deux, toujours dans un état second, loin de l’élégance qui est d’habitude la sienne sur scène, Johnny démarre un "Tutti Frutti" endiablé. Et tant pis si ce n’était pas la chanson convenue au départ avec son groupe.
De quoi faire écho aux propos de l’ami de Johnny, Pierre Billon, qui confiait récemment ne pas beaucoup aimer l’attitude du rockeur quand il buvait. "Il n’était pas le même" ajoutait-il. En effet ! La preuve en images !
Dans une deuxième vidéo, on voit que Johnny se fait interpeller par certains spectateurs qui s’amusent de son état d’ébriété. "Toi, écrase toi, OK ! (...) Je serai peut-être bourré tout à l’heure". Il rappelle qu’il n’est pas payé, et qu’il est là par amitié pour certaines personnes. "Moi je fais un spectacle ce soir, parce que j’avais envie de chanter dans cette ville. Je l’ai fait du mieux que j’ai pu. Mais quand y a un connard en haut, ou en bas, qui me dit "t’es fait". Moi ça me gonfle les c*******. On fera ce qu’on pourra, on fera un bœuf, nom d’un chien de merde." Un langage fleuri pour un homme qui dans la vie, sobre, n’aimait pourtant pas la vulgarité.
