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Mondiaux de patinage: Papadakis et Cizeron reprennent leur marche en avant

Frustrés par une mésaventure vestimentaire aux JO-2018, les vice-champions olympiques Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron ont tourné la page avec brio en signant un nouveau record du monde de la danse courte aux Championnats du monde de patinage artistique, vendredi à Milan.

Dépassé le "cauchemar" de Pyeongchang, où le haut de la robe de Papadakis s'était décousu et dégrafé dès les premiers instants de leur prestation, les danseurs français, en quête d'une troisième couronne mondiale après celles coiffées en 2015 et 2016, se sont confortablement installés en tête avec 83,73 points.

De quoi déposséder du record du monde, pour une poignée de centièmes (83,67), les Canadiens Tessa Virtue et Scott Moir, champions olympiques et du monde en titre, absents en Italie et dont on attend l'officialisation de la retraite.

"Pour ne pas rester sur cette note des Jeux, c'est très satisfaisant qu'ils aient fait ça ici", s'est félicité leur entraîneur Romain Haguenauer.

Avant la danse libre samedi, Papadakis (22 ans) et Cizeron (23 ans) devancent nettement les Américains Madison Hubbell et Zachary Donohue (80,42), qui s'entraînent à leurs côtés à Montréal, et les Canadiens Kaitlyn Weaver et Andrew Poje (78,31).

Nouveaux crochets, de différents types: avant de patiner sur la glace italienne, Papadakis a pris ses précautions pour ne pas revivre le malencontreux épisode.

- "Une demi-seconde" -

"De retour à Montréal, on a travaillé sur quelques éléments pour s'assurer que la robe ne pouvait pas lâcher ou s'ouvrir d'une quelconque façon", explique la patineuse.

"On est encore plus attentif qu'avant, confirme à l'AFP Haguenauer. Ce n'est pas le centre de nos préoccupations quand même, mais on va faire en sorte que ça n'arrive plus."

Selon lui, la mésaventure sud-coréenne n'a pas laissé de traces. "On en rigole pas mal", avance-t-il. "Gabriella n'est pas traumatisée du tout. Si je ne lui avais pas rappelé il y a une semaine (de s'occuper de sa robe, ndlr), je ne suis pas sûr qu'elle l'aurait fait...", sourit même l'entraîneur.

Pour autant, Papadakis n'a pas caché que le souvenir lui avait effleuré l'esprit vendredi.

"C'est vrai qu'après le mouvement qui m'avait détaché la robe aux Jeux, je me suis dit: +Ouf, c'est bon, la robe est encore là !+. J'ai eu une petite demi-seconde de pensée pour ça", confie-t-elle à l'AFP.

Mais ni cet instant, ni la fatigue accumulée tout au long d'une harassante saison olympique n'ont entamé la haute précision technique du duo clermontois, quadruple champion d'Europe en titre, sur les rythmes latinos imposés cet hiver.

"On s'est senti vraiment porté par le public, ça fait du bien après une saison aussi longue et exigeante", a remercié Cizeron.

- Zagitova s'effondre -

Pour Alina Zagitova en revanche, la machine s'est subitement enrayée. Certes, la toute jeune Russe ne s'était classée "que" deuxième du programme court mercredi. Mais on s'attendait à ce que la récente championne olympique, deuxième patineuse la plus jeune de l'histoire à obtenir cette récompense, à quinze ans seulement, remette les pendules à l'heure, forte de l'implacable maîtrise technique qui lui a permis de s'imposer chez les seniors en un claquement de doigts.

Las, sur la glace milanaise, l'adolescente est tombée une fois, puis deux, puis trois, laissant filer tous ses espoirs d'or et même de podium.

C'est finalement la Canadienne Kaetlyn Osmond, médaillée d'argent mondiale il y a un an et fraîchement médaillée de bronze olympique, qui, à 22 ans, est sacrée pour la première fois (223,23). Deux Japonaises, Wakaba Higuchi et Satoko Miyahara, l'accompagnent sur le podium.

"Ca ne m'a pas traversé l'esprit jusqu'à ce que ça arrive vraiment ! Monter sur le podium était mon objectif, mais je n'avais jamais imaginé que je pouvais devenir championne du monde !", a commenté Osmond.

Seulement cinquième (207,72), Zagitova encaisse elle son premier revers en seniors. Et son premier hiver dans la cour des grandes, jusque-là aux allures de conte de fées, se conclut sur une cruelle désillusion. Au point que celle qui fêtera ses seize ans dans trois mois, n'a pu retenir ses larmes sur la glace et s'est ensuite réfugiée dans les bras de son entraîneur Eteri Tutberidze, avant d'éviter la presse.

Dans son entourage, on ne s'expliquait pas cette soudaine déroute. "Nous-mêmes, entraîneurs, ne comprenons pas ce qui s'est passé. Elle n'a jamais aussi mal patiné, a asséné le chorégraphe Daniil Gleikhengauz. Nous allons analyser ça et continuer à travailler."

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