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Tour d'Italie: Froome renaît au Zoncolan

Chris Froome, renaissant après ses difficultés du début de Giro, est sorti en vainqueur de l'enfer du Monte Zoncolan, samedi, dans la 14e étape, devant son compatriote Simon Yates, toujours aux commandes de la course.

"C'était une étape très importante dans une ascension prestigieuse", s'est félicité le quadruple vainqueur du Tour qui s'est imposé pour la première fois de sa carrière dans le Giro. Il est remonté de la douzième à la cinquième place du classement général, même s'il reste encore loin de Yates, à plus de trois minutes.

Entre les deux Britanniques, le bras de fer s'est prolongé jusqu'au dernier virage du Zoncolan, dans le stade naturel géant que forme le site d'arrivée, en haut des 10 kilomètres de montée. Hectomètre après hectomètre, Yates a réduit l'écart, qui avait culminé à 15 secondes après le démarrage de Froome à 4,2 kilomètres de la ligne.

"Mais je n'ai pas pu revenir", a commenté le porteur du maillot rose qui a lâché légèrement sur la dernière rampe. "Je suis à la fois content et mécontent", a-t-il reconnu. En regrettant d'avoir dû laisser pour 6 secondes le succès d'étape à Froome mais en se déclarant satisfait des écarts.

A l'altitude de 1730 mètres, Yates a pris du temps à tous ses autres adversaires. Sans pour autant infliger de KO à son grand rival, le Néerlandais Tom Dumoulin, crédité d'une montée régulière sur une pente (11,9 % en moyenne) loin de l'avantager.

- Un rétablissement inattendu -

Dumoulin a tenu bon et a préservé une bonne partie de ses chances de rééditer son succès de l'an passé dans le Giro. Il a cédé 31 secondes à Yates dont il est désormais séparé par la marge de 1 min 24 sec au classement général.

Thibaut Pinot, pour sa part, a souffert dans la roue de Dumoulin. Le Français, épuisé à l'arrivée, a cédé quelques secondes supplémentaires dans cette course de côte géante et a reculé d'une place dans la hiérarchie, quittant le podium, désormais derrière le grimpeur italien Domenico Pozzovivo, qui prend la troisième marche.

La sensation du jour a été causée par Froome, qui n'était plus donné parmi les candidats au podium final après ses deux chutes de la première semaine et ses difficultés dans les arrivées au sommet. Son rétablissement n'en est que plus inattendu même si le patron de son équipe Sky, Dave Brailsford, estimait avant le départ de l'étape que les problèmes musculaires (dus à une asymétrie suite à sa chute de Jérusalem) de son leader étaient résolus.

"J'étais venu reconnaître la montée et je savais que c'était le bon moment pour y aller", a déclaré Froome à propos de son accélération, portée avec une grande vitesse de jambes, avant les 4 derniers kilomètres.

"Cela donne le moral pour la dernière partie du Giro", a souri Froome, crédité d'un temps très rapide sur la montée du Zoncolan. D'autant qu'il peut s'appuyer pour l'aider sur son lieutenant néerlandais Wout Poels, impressionnant dans la première moitié de l'ascension (et 7e à l'arrivée).

En réponse à une interrogation sur la possibilité de gagner le Giro, le 27 mai à Rome, le Britannique a éludé: Je prends les étapes une par une." Mais il a glissé aussi d'un petit sourire: "Ce n'est pas encore fini."

Dimanche, à la veille de la dernière journée de repos, la 15e étape sillonne les Dolomites, mais sans emprunter ses grands cols. Le parcours de 176 kilomètres, propice aux offensives, comporte quatre ascensions pour rejoindre la station de Sappada.

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