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L'ancien agent de joueur Nenad Petrovic décrypte le scandale: "On parle d'un système, on est face à quelque chose de terrible"

Nenad Petrovic, qui a lui-même été agent de joueurs pendant une dizaine d'année dans notre pays, n'est visiblement pas surpris par l'explosion du scandale lié à la corruption dans le football belge. Il revient pour nous sur le fonctionnement de ce système de commissions.

Le football belge est en train d'imploser. Notre football fait face à un scandale de corruption inouï, qui concerne une grosse partie des clubs de Pro League et touche les hautes sphères de ce sport. Un véritable séisme, qui met en lumière un système financier occulte.

Pour Nenad Petrovic, il n'est pas étonnant de voir un tel système être pris pour cible par les autorités. "Je ne suis pas surpris qu'à un moment, ce système soit remis en cause. Je suis par contre surpris par l'ampleur de ce qui est en train d'arriver", explique-t-il sur le plateau du 13 heures. "En réalité, je pense que c'est le plus gros scandale parce que ça touche des gens qui sont directement à la tête du football, à tout point de vue".

Mais alors quel est ce système que la justice tente de mettre à mal ? Il s'agit d'un principe de commissions sur une série de transferts. "On est en train de parler d'un système de rétro-commissions. C'est à dire qu'on surévalue la valeur d'un joueur", explique l'ancien agent. "Un joueur vaut 4 millions, le club A l'achète au club B pour 6 millions. Et bien il y aura 2 millions qui vont être répartis entre les diverses parties qui se sont mises d'accord". Est-ce suffisant pour rendre une opération illégale ? "Mal acheter un joueur, ce n'est pas de la fraude. Par contre, s'entendre sur des choses comme cela, ça devient directement beaucoup plus embêtant", estime Petrovic.

Selon lui, la Belgique est connue pour son système. Un fonctionnement venu des pays de l'est, mais que la Belgique s'est appropriée en le développant au fil des années. Selon lui, il s'agit tout simplement d'une sorte de cercle fermé. "Nous sommes dans un système où toutes les mêmes personnes s'entendent entre elles pour faire des affaires en excluant les autres. Ce qui est très bien pour ceux qui font les affaires, moins pour les autres. Cela explique aussi le fait que Mogi Bayat ne soit pas le plus apprécié parmi ses confrères", conclut Nenad Petrovic.

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