Hadja Lahbib doit-elle démissionner? La réponse de François De Smet, président de DéFI

François De Smet, Président de DéFI, était l'invité de 7h50 ce matin sur Bel RTL, interviewé par Loïc Parmentier. Il est revenu sur l'affaire des délégations iranienne et russe à Bruxelles, qui a entraîné la démission du secrétaire d'Etat bruxellois Pascal Smet (Vooruit)

Une partie de l'opposition fédérale a exhorté dimanche la ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib (MR), à faire de même. Ce sont en effet les Affaires étrangères qui ont accordé un visa aux deux délégations, alors que le 20 mars, un haut responsable du département déconseillait une telle visite dans un mail adressé à un membre de l'administration bruxelloise.    

"Je trouve que l'octroi de ces 13 visas et cette visite, c'est une gifle aux femmes iraniennes qui perdent leur vie depuis des mois, c'est une gifle à l'opposition démocratique de ce pays, c'est une gifle aux otages occidentaux toujours détenus. L'Iran, c'est un pays qui assassine sa jeune, qui emprisonne ses opposants, qui prend même en otage nos propres ressortissants. Donc je trouve que c'est un désastre diplomatique", a confié François De Smet ce matin. 

Il estime par ailleurs qu'"il y a une responsabilité de madame Lahbib": "vous pouvez le retourner dans tous les sens : la délivrance des visas, c'est une compétence fédérale. Son administration aurait préféré qu'elle ne les délivre pas. Elle a fini par les délivrer après notamment un mystérieux coup de fil de 4 minutes avec Pascal Smet. Elle nous explique à la fois qu'elle les a délivrés parce que monsieur Smet a insisté, tout en nous disant au parlement, la semaine dernière, que la visite de ces Iraniens est une honte et que ça salit l'image de Bruxelles. C'est ça qui ne va pas, c'est la question de la cohérence. En politique, vous ne pouvez pas dire à la fois : je délivre ces visas et dire que la visite de ces Iraniens est une honte et que ça ne va pas. Et c'est cette cohérence-là qu'on doit interroger".

Alors, la ministre doit-elle démissionner ou pas ? 

"Nous, on est attachés aux droits de la défense, c'est une question de principe. Il y a un moment très important, c'est demain. Madame Lahbib va venir en commission, je crois qu'elle va devoir répondre à un certain nombre de questions, à un certain nombre de mails et de productions qui ont été donnés par Pascal Smet lors de sa propre commission. Et là, nous prendrons position. Mais je le dis d'ores et déjà : si elle ne s'amène pas avec une justification extrêmement forte et plus convaincante que jeudi dernier, on n'aura pas d'autre choix que de lui demander de tirer les conséquences".