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6000 tonnes sont produites: les pesticides interdits chez nous, mais exportés à l'étranger, finissent par revenir dans nos assiettes

Une étude réalisée par 6 ONG belges révèle que 16 substances actives à usage agricole sont toujours vendues à plus de 70 pays tiers alors qu'elles sont pourtant interdites chez nous et au sein de l'Union européenne, plus globalement.

Ces produits se retrouvent dans nos assiettes via l'importation de thé et fruits tropicaux notamment et ils ont des effets cancérogènes et toxiques pour les agricultrices et les agriculteurs. 

"Cette pratique est clairement une violation des droits humains", selon Manuel Eggen, chargé de recherches au sein de l'ONG FIAN. "Ces pesticides dangereux ont des conséquences sur la jouissance des droits humains des populations, notamment dans les pays en développement qui n'ont pas le cadre régulateur, les mécanismes de protection des travailleurs pour assurer la bonne gestion des pesticides", note-t-il.

"Les dernières études montrent que les pesticides provoquent chaque année 385 millions d'intoxications aigues et plus de 11.000 décès, il y a une atteinte directe à la vie de chacun. Il y a 35 experts des Nations Unies, qui déjà en 2020, demandaient aux pays riches d'arrêter ce commerce toxique".

La France a interdit l'exportation de ce genre de produits l'an dernier : c'est le premier pays qui a pris l'initiative de mettre fin à cette commercialisation hors Europe. La Belgique se prépare à lui emboîter le pas et la ministre de l'environnement Zakia Khattabi prépare un projet d'arrêté royal en ce sens. 

"Il est en phase de consultation. On attend les avis de plusieurs instances, notamment le Conseil Supérieur de la Santé et le conseil économique. Les avis sont attendus pour le 4 avril 2023", précise le cabinet de la ministre. Le projet devrait alors être adapté avant d'être mis sur la table du conseil des ministres et du conseil d'Etat. 


 

 

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