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La consommation d'alcool des 11-15 ans est alarmante d'après l'OMS: "Il faut interdire la publicité" préconise un expert

La consommation d'alcool chez les 11-15 ans est alarmante: c'est ce qu'indique l'OMS dans un nouveau rapport. Les confinements liés à la pandémie du coronavirus ont sans doute accentué cette consommation. Martin de Duve, alcoologue et directeur de l'asbl "Univers Santé", était invité en direct du RTL info 13h pour en parler.

Comment explique-t-on cette augmentation de la consommation d'alcool chez les jeunes adolescents? 

C'est difficile de déterminer exactement les causes mais on pressent qu'il y a une série de facteurs comme par exemple la période que nous vivons actuellement qui est une période d'incertitude entre la guerre en Ukraine, le réchauffement climatique, et les autres incertitudes qui touchent les jeunes, eh bien on se tourne plus facilement vers la consommation de psychotropes. 

La deuxième explication c'est qu'on voit quand même une augmentation assez massive de la publicité par les alcooliers sur les réseaux sociaux. Et ça, clairement, on le sait: la pub influence nos modes de consommation. Et elle influence encore plus un jeune cerveau. 

Et puis peut être une forme de banalisation de l'ivresse et un besoin de sociabilisation après cette période covid où on a tous et toutes été isolés. 

Quels sont les risques de consommer de l'alcool si jeune? 

Plus on est jeune lorsqu'on prend ses premiers verres, et plus on a des risques d'être alcoolo-dépendant à l'âge adulte. C'est vraiment un lien direct statistique entre les deux. 

Deuxièmement, un jeune cerveau va être beaucoup plus vulnérable à l'alcool qu'un cerveau adulte, et donc ça va aussi altérer le bon développement cérébral qui se fait jusqu'à l'âge de 25 ans environ. 

Et enfin, il y a tous les risques à court terme liés à l'ivresse: les chutes, les accidents, les rapports sexuels non protégés, non désirés, les phénomènes de violence, des comas éthyliques... 

Quelles sont les pistes pour contrer cette hausse de la consommation?

D'abord, il faut pouvoir mettre des mots. En famille, on a tendance à peu parler d'alcool, on parle plus facilement de tabac ou de cannabis, en oubliant que l'alcool est le psychotrope le plus consommé. Donc d'abord en parler en famille. Donner des conseils de réduction des risques: ne jamais laisser sa/son pote tout seul, boire de l'eau entre les verres, etc. 

Mais il y a aussi, et il faut le rappeler, le consentement en matière de consommation: "Est-ce que je suis ok? Est-ce que j'ai vraiment envie de boire? Est-ce que l'autre à qui je sert un verre à envie de boire?".

Et puis il y a une responsabilité de l'Etat, le Conseil supérieur de la santé l'a encore rappelé il y a quelques semaines, il faut interdire la publicité pour l'alcool, c'est quand même le seul psychotrope pour lequel on peut encore faire de la publicité. Il faut remonter l'âge pour la vente et la distribution à 18 ans. Et il faut aussi renforcer la prévention et mieux informer les consommateurs notamment sur l'information nutritionnelle, les doses d'alcool, les bouteilles, etc. 

 

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Commentaires

2 commentaires

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  • L'alcool est bien plus dangereux que le tabac car certes le tabac pollue enfin peut-être mais l'alcool fait non seulement des ravages chez les jeunes mais cause toutes sortes de nuisances tant soit physique que morale ce qui n'est pas le cas du tabac aussi je ne comprend pas cette hargne contre le tabac dirigée par ce trop cher ministre de la santé qui n'est pourtant pas médecin !

    Charles Poulain
  • Pourquoi serait-ce toujours la faute de la pub? Perso je vois de la pub pour de l'alcool, quand j'étais plus jeune ( j'ai 39 ans) je voyais régulièrement des pubs pour les cigarettes et je n'ai jamais fumé ni même jamais bu une goutte d'alcool, si les jeunes ne savent pas dire non on est mal barré

    keykeybe greg
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