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"Un salaire égal pour un travail égal": 2.000 travailleurs de la grande distribution manifestent

2.000 à 2.500 travailleurs du secteur du commerce se sont rassemblés mardi devant le SPF Emploi à Bruxelles pour exiger la "fin du dumping social" dans le commerce, un peu plus d'un mois après l'annonce de la direction de Delhaize de franchiser ses 128 magasins intégrés.

Nathalie est réassortisseuse. Elle travaille depuis 23 ans chez Delhaize. "On va perdre de l’argent. Les horaires vont tout à fait changer, on n’aura plus d’horaires fixes. On va perdre les chèques-repas, nos primes de fin d’année seront moindres aussi. On va perdre énormément", dit-elle.

Domenico est également réassortisseur. Il a une carrière de 26 ans déjà chez Delhaize: "On ne diabolise pas les franchisés, ce n’est pas ça le problème. C’est le contenu, la charge de travail et les conditions de travail. Ce n’est pas les indépendants qu’on cible, on sait bien que ces gens-là font un travail, ils entreprennent, c’est très bien mais ils ne peuvent pas garantir les conditions de travail qu’on a aujourd’hui en tant qu’intégrés dépendants de Delhaize".

Entre quelqu’un qui preste à 20 euros de l’heure ou à 12 euros de l’heure, qui pensez-vous qu’il va choisir?

Jocelyne Douce a la même fonction qu’elle appelle aussi employée polyvalente et le même nombre d’années de travail que Domenico : "Le franchisé ne va pas nous garder. A choisir entre garder quelqu’un qui preste à 20 euros de l’heure ou quelqu’un qui coûte 12 euros de l’heure, qui pensez-vous qu’il va choisir ? On a augmenté les heures de travail possible des étudiants parce qu’ils ne sont pas taxés, donc ils sont plus intéressants pour les employeurs"

Une grande revendication pour tous ces travailleurs:  un salaire égal pour un travail égal.

"Stop au dumping social dans le commerce", ont scandé les organisations syndicales (SETCa, CNE, ACV Puls, CGSLB) à coups de sifflets et d'applaudissements par les militants. Les syndicats voient dans les exemples de Mestdagh et Delhaize un "basculement sociétal" au sein duquel "le profit dicte la loi".

Le banc syndical dénonce le trop grand nombre de commissions paritaires et les différences de conditions de travail entre chacune d'elles. Le passage sous franchise de Mestdagh et Delhaize implique un glissement vers une commission paritaire moins favorable (CP 201 et 202.01, NDLR), "pratiquant de moins bonnes conditions de travail et de rémunération". La représentation syndicale, qui plus est, est rarement présente au sein de telles commissions paritaires, déplorent encore les syndicats.    

Une simplification et une harmonisation des commissions paritaires

Les syndicats remettront mardi soir aux employeurs leur cahier de revendications, dans le cadre des négociations sectorielles qui débuteront cette semaine. Ceux-ci souhaitent mettre au centre de la table la question des différences entre les commissions paritaires.    

Le front commun réclame une simplification et une harmonisation des commissions paritaires. "Nous désirons que les conditions de travail inscrites dans les différentes commissions paritaires soient si proches l'une de l'autre qu'il ne puisse plus y avoir de dumping social entre celles-ci", a expliqué la présidente du SETCa, Myriam Delmée.

 

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Commentaires

2 commentaires

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  • Un message aux syndicats : les consommateurs en ont marre de plus en plus de vos actions qui ne servent qu'à protéger une faible minorité par rapport à la majorité écrasante des consommateurs qui ne sont nullement concernés par vos actions répétitives et incompréhensibles.

    Louis Dombret
     Répondre
  • Les politiques devraient réintroduire les conditions strictes pour les jobs d'étudiant, 1 mois en juillet ou en août, c'est tout ! Les étudiants ont leurs études à suivre en cours d'année normalement...

    Alain T.
     Répondre