Accueil Actu Magazine Culture

The Last Of Us revient sur PlayStation 5: entre cinéma et jeu vidéo, il ne faut plus choisir

Le monde du jeu vidéo adore les "remasters". Il s'agit d'un concept a priori très lucratif permettant de donner une nouvelle vie (financière) à un titre qui a eu un gros impact lors de sa sortie sur une console de génération précédente. C'est le cas de Last Of Us part II, un des chefs d'œuvre du jeu vidéo grand public, sorti en 2020 sur PlayStation 4 exclusivement. Ayant décroché les meilleures notes partout dans le monde, il a logiquement droit à une version graphiquement remasterisée pour la PlayStation 5 (49,99€), forcément plus puissante. Bonne nouvelle: je n'y avais jamais joué, j'ai donc découvert la licence dans son nouvel écrin, et il est particulièrement soigné. 

Edition numérique des abonnés

De toute beauté

Le jeu culte du studio Naughty Dog, tout comme le premier opus sorti sur PlayStation 3 en 2013, est un concept à part entière, situé entre le cinéma et le jeu vidéo. Selon moi, c'est du cinéma interactif, tant les graphismes sont proches de la réalité. Même sur une grande télévision, à 1 mètre de distance, la grande majorité du gameplay est photoréaliste. Quelqu'un qui rentre dans votre salon lors d'une session de jeu pourrait parfaitement croire que vous regardez une série. Texture, relief, perspective, ombre/lumière, animation ultra naturelle des personnages, des cheveux, des animaux et de la végétation... tout y est. Et croyez-moi, mes captures d'écran qui illustrent cet article sont un piètre hommage à l'émerveillement ressenti manette à la main.

Edition numérique des abonnés

Je joue à des jeux vidéos depuis plus de 30 ans, et c'est la première fois que je vois des graphismes d'un tel réalisme. Le jeu se passe dans la région et la ville de Seattle, à travers un scénario très proche de la célèbre série télévisée Walking Dead ; et même si beaucoup de choses sont détruites, les décors sont fascinants. Que ce soit la nature lors d'une balade à cheval dans la forêt, ou à l'intérieur des bâtiments, tout est d'un réalisme parfois déconcertant. Et vu que le jeu a des scènes assez dures, violentes et tristes, ce réalisme peut devenir effrayant et vous prendre aux tripes. Âmes sensibles s'abstenir. 

Le studio appartenant à Sony parvient à cette prouesse grâce à des textures améliorées, une meilleure modélisation des personnages et des effets de lumière plus sophistiqués. L'immersion est totale, et constante (on ne parle pas ici de scènes cinématographiques entourant les phases de jeu classiques). Les temps de chargement, souvent un point d'achoppement dans les jeux de grande envergure, ont été considérablement réduits dans cette nouvelle version. De plus, le jeu tourne désormais en 4K native, avec une option de 60 images par seconde, offrant ainsi une fluidité et une clarté d'image remarquables.

Vous l'avez compris, on en prend plein les yeux pendant plusieurs heures. 

Edition numérique des abonnés

Le revers de la médaille: linéarité et script

Empaqueté un tel jeu vidéo dans environ 100 GB de données exploitables aussi rapidement par la PlayStation 5 est un challenge, réussi vous l'avez compris. Mais attention si vous aimez les mondes "ouverts": ce jeu est tout l'inverse. Il y a un scénario très strict et précis, des phases de jeu à réussir (et à recommencer car ça n'est pas simple de se défaire rapidement des "Infectés") pour avancer dans l'histoire. On passe d'un hiver rude dans les montagnes au début du jeu, à l'été lorsqu'on arrive dans la ville de Seattle, dévastée mais incroyablement modélisée. La ville offre bien un certain sentiment de liberté narrative (on peut se déplacer à cheval dans les rues désertes), mais il n'empêche, le scénario est très scripté, c'est vraiment comme un film... Dans la plupart des phases clés du jeu, il y a donc une entrée et une sortie, sans retour possible en arrière. Il faut réussir une énigme ou l'élimination d'ennemis avant de continuer. 

Ça peut sembler décevant, mais c'est logique. Le jeu pèse (en GB) autant que Starfield sur Xbox Series X, qui est lui un univers ouvert composé de centaines de planètes explorables, et d'autant de bâtiments et de personnages. Un jeu très "grand" mais, soyons clairs, nettement moins réaliste graphiquement. Il faudrait sans doute 10.000 GB pour que Last Of Us Part II Remastered devienne un peu plus "ouvert", avec plus d'espace et de bâtiments à explorer, tant la quantité de textures et d'animations est gigantesque. 

Edition numérique des abonnés

Conclusion

The Last Of Us Part II Remastered sur PlayStation 5 est ma plus grande claque visuelle liée à un jeu vidéo. Véritable film interactif, son photoréalisme constant donne une dimension inégalée à l'immersion, transcendant un jeu qui était déjà une réussite en 2020, à sa sortie initiale sur PlayStation 4. Vous incarnerez principalement Ellie, une jeune fille qui tente de survivre et de venger un être cher, dans un Ouest des Etats-Unis dévasté par un champignon qui transforme la plupart des êtres humains en sorte de zombies. Des graphismes inédits à mes yeux, au service d'une histoire sombre, réaliste et poignante. Entre le cinéma et le jeu vidéo, il ne faut désormais plus choisir. Seul bémol: si vous aimez les jeux ouverts du style GTA, passez votre chemin ; The Last Of Us est intrinsèquement très scripté et linéaire, et laisse peu de place à l'improvisation et l'exploration. On ne peut pas tout avoir...

Edition numérique des abonnés
Edition numérique des abonnés

À lire aussi

Sélectionné pour vous