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Signé Giltay: la transition énergétique selon Barack Obama

Barack Obama était à Paris pour participer à un sommet consacré à la transition énergétique. L'ancien président américain a pris la parole pendant une heure, tirant le bilan de son action, appelant à la mobilisation en faveur des énergies nouvelles, mais en parlant de réalisme aussi. Pour lui, la Terre sera toujours plus habitable que la planète Mars.

Sa parole se fait rare en Europe, mais Barack Obama ne coule pas une retraite paisible loin de l'action politique. Il viendra d'ailleurs le 28 mars aux États-Unis, à un meeting de soutien à Joe Biden, en compagnie de Bill Clinton.

Hier, à Paris, il a longuement développé ses préoccupations sur la transition énergétique, qui doit rester à ses yeux une priorité. Il a rappelé que dès son élection en 2008, il s'était saisi de la question. À l'époque, par exemple, l'énergie solaire n'était qu'à ses balbutiements en Amérique. La crise économique pouvait mettre à mal son développement. Il s'est battu pour maintenir cette industrie grâce à des subventions publiques.

Le charbon représentait 46% de la consommation énergétique du pays. "Quand j'en ai quitté la présidence, cette part était divisée par deux". Pour autant, il ne fait pas d'angélisme. Pour lui, la transition énergétique ne peut pas se faire contre les citoyens. Aux États-Unis, dit-il, tout le monde conduit, mais tout le monde ne peut pas se payer une Tesla.

Augmenter le prix des carburants fossiles pour pousser les gens à aller vers les énergies renouvelables risque de créer des résistances fortes à la transition énergétique. Il n'a pas fait allusion à son successeur, Donald Trump, sinon pour dire que ses actions parlent d'elles-mêmes, rappelant qu'il avait interrompu ses propres programmes avant que Joe Biden ne les reprenne.

Pour lui, les déclarations anti-establishment qui se répandent dans le grand public freinent les évolutions nécessaires. Mais là aussi, il faut montrer à la population ce qui est positif et lui apporter des solutions. On agit mieux, a-t-il lancé, par espoir que par désespoir. Et pour cela, il faut une économie florissante. Quand nourrir votre famille est votre préoccupation principale, sauver un animal n'a pas d'importance, pas plus que sauver la forêt.

Enfin, il a tenu à saluer l'industrie nucléaire française comme un des atouts majeurs pour la décarbonation. Et il est aussi revenu sur l'accord de Paris. Il s'est personnellement impliqué pour convaincre la Chine et l'Inde de signer, alors que les pays émergents réclamaient le droit de polluer eux aussi, comme l'avaient fait les Occidentaux pendant deux siècles. Finalement, a-t-il conclu, la Terre sera toujours plus habitable que Mars. Il ne s'agit pas de sauver la planète, mais de nous sauver, nous.

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