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Syrie: conditions "tragiques" pour les déplacés de la Ghouta (ONU à l'AFP)

Le coordinateur humanitaire et représentant de l'ONU en Syrie, Ali al-Zaatari, a dénoncé mercredi la "situation tragique" dans les centres ouverts par le gouvernement syrien pour accueillir les civils fuyant l'offensive du régime contre l'enclave rebelle de la Ghouta orientale.

"Si j'étais un citoyen, je n'accepterais pas de rester à Adra cinq minutes, en raison de la situation tragique", a indiqué le coordinateur humanitaire de l'ONU en Syrie, Ali al-Zaatari, dans un entretien à l'AFP, évoquant un de ces centres d'accueil mis en place par les autorités du président Bachar al-Assad.

Soutenue par son allié russe, l'armée syrienne a lancé le 18 février une vaste offensive pour reconquérir le dernier fief insurgé aux portes de Damas, et a déjà repris plus de 80% de l'enclave rebelle.

Les combats et les bombardements ont poussé à la fuite des dizaines de milliers de civils, qui n'ont pas eu d'autre choix que de rejoindre les secteurs gouvernementaux, où des centres d'accueil ont été hâtivement mis sur pied pour les accueillir, notamment dans des écoles, comme c'est le cas dans la localité d'Adra, au nord de l'enclave.

"Il est vrai que les gens ont fui les combats, la peur et l'absence de sécurité, mais ils se retrouvent dans des endroits où ils ne peuvent pas se laver, cela ne devrait pas être le cas", a déploré le responsable onusien dans son bureau dans la capitale syrienne.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), plus de 70.000 civils ont fui les combats et la mort dans les territoires rebelles depuis près d'une semaine.

"Les civils (...) se rassemblent dans des endroits qui s'apparentent à des centres d'accueil, ce sont des locaux gouvernementaux (...) qui ne sont pas adéquatement équipés pour accueillir des civils", a précisé le représentant de l'ONU.

"La solution c'est de vider ces centres d'accueils des habitants, aussi vite que possible et de maintenir les habitants dans la Ghouta orientale", a-t-il ajouté. "Maintenir les gens dans leur maison et leur faire parvenir des aides, c'est plus facile que de les transférer vers des centres publics", a-t-il souligné.

La guerre qui ravage la Syrie a fait plus de 350.000 morts depuis son déclenchement en 2011 après la répression par le régime de manifestations pro-démocratie. Les combats se sont embrasés sur plusieurs fronts, et le conflit implique aujourd'hui plusieurs puissances étrangères.

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