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Chute brutale des prix de la betterave: les cultivateurs travaillent désormais POUR RIEN (au contraire des intermédiaires...)

Les cultivateurs de betteraves ont reçu un coup de massue sur la tête cette semaine. Le prix de la tonne de betteraves en Belgique a massivement chuté. On est passé de 45 € la tonne en 2013 à 22 € cette année.


Comment peut-on expliquer une telle diminution ? 

Le 30 septembre dernier disparaissait le régime de quotas européens de sucre. Concrètement, ce quota assurait un prix de vente minimum d'une trentaine d'euros pour la tonne de betteraves mais limitait la production des agriculteurs. Aujourd'hui, la production est libre, mais le prix varie en fonction de l'offre et de la demande.


Une récolte exceptionnelle à l'échelle mondiale 

Les agriculteurs cultivent aujourd'hui la betterave sans faire de bénéfices. Ils parviennent tout juste à rembourser les frais.

Le marché du sucre européen est désormais inondé par le marché mondial (Brésil, Inde,...). L'offre est donc plus importante, la demande reste constante, donc les prix diminuent. Un phénomène renforcé par une récolte 2017 exceptionnelle au niveau mondial.

Cette ouverture du marché n'explique pas entièrement la baisse du prix de vente de la betterave selon la FWA. 

Ce sont les industries agroalimentaires, les centrales de distribution et les grandes surfaces qui prennent toute la marge

"Il y a un déséquilibre qui n'est pas acceptable aujourd'hui"

"Ce sont les intermédiaires, c'est à dire les industries agroalimentaires, les centrales de distribution et les grandes surfaces qui prennent toute la marge. Le risque maximum est pris par l'agriculteur. La valeur ajoutée maximum est prise par l'industriel. Il y a un déséquilibre qui n'est pas acceptable aujourd'hui", déplore Henri Lhoest est agriculteur et vice président de la fédération wallonne d'agriculture

Pour la raffinerie tirlemontoise, impossible de proposer un prix plus important. Les marges bénéficiaires sont équitables. La raffinerie se montre optimiste. Selon les prévisions, la consommation mondiale de sucre augmente chaque année, alors que la production stagne. L'avenir s'annonce donc meilleur.

"Le sucre va rester un marché porteur. La situation aujourd'hui est mauvaise. On sait que demain, elle sera meilleure. D'un côté, la consommation mondiale augmente chaque année de 3 millions de tonnes, c'est plus de 3 fois la production belge. La production mondiale va se tasser car certains pays vont se lasser de produire. C'est un cycle qui est connu", explique Guy Paternoster, directeur exécutif de la raffinerie. 

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