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Coups de feu à la gare du Midi à Bruxelles: le calvaire de Vanessa et ses deux filles, piétinées dans les escalators

Mercredi dernier, il est environ 17 heures quand deux détonations se font entendre à la gare du Midi à Bruxelles. Un mouvement de foule s'en suit. Dans la panique, Vanessa, une mère de famille, est piétinée avec ses deux filles. Elle déplore le manque d'aide reçu.

Une dispute entre deux familles, au cours de laquelle un coup de feu a été tiré, serait à l'origine de l'incident qui a suscité une vague de panique mercredi à la gare de Bruxelles-Midi. "L'auteur est activement recherché", indiquait jeudi le parquet de Bruxelles. Un juge d'instruction a été saisi pour "menace par gestes et emblèmes et port d'arme à feu prohibé". L'incident s'est produit mercredi, peu avant 17h00. La déflagration provoquée par le coup de feu a suscité la panique parmi les voyageurs qui se sont précipités vers la sortie, guidés par la police et les agents de Sécurail. Des militaires et des ambulances ont également été déployés sur place. De nombreux témoignages nous sont parvenus via le bouton orange Alertez-nous suite à l'incident. Parmi ceux-ci, celui de Vanessa, une mère de famille, enceinte de 3 mois. Elle était à la gare du Midi au moment des faits. Elle se dit "attristée" par la situation vécue. Elle et ses deux enfants ont été victimes du mouvement de panique créé par les coups de feu. Résultat, de nombreuses contusions sur leurs corps comme en témoignent les photos qu'elle nous a envoyées.

"Certains me marchaient dessus"

Elle apporte des précisions sur les circonstances des événements: "Nous étions dans l'escalator lorsqu'il y a eu un mouvement de panique. Nous étions au 3/4 de l'escalator en montée. Soudain, ma grande fille (10 ans) et ma petite (6ans) et moi avons vu un monsieur descendre à contre-sens."

Deux détonations se font entendre. "Mes filles se sont retournées pour descendre à contre-sens. La foule nous a poussées et je suis tombée en arrière en faisant des roulades jusqu'en bas en lâchant mes 2 enfants", raconte Vanessa qui poursuit: "J'ai continué à glisser jusqu'en bas avec mes filles qui essayaient de m'aider à me remettre debout tant bien que mal." Sans succès. Les gens passent à côté de Vanessa et ses deux filles sans leur venir en aide. "Certains me marchaient dessus." L'escalator finit par s’arrêter. "J’ai pu me relever. J’étais blessée, en sang. J’ai attrapé mes deux filles." Elles finissent par emprunter une sortie de secours et refont surface devant la Tour du Midi.



"Mes enfants et moi étions blessées et brûlées, sans aide de qui que ce soit. Une nouvelle foule courrait en criant. Nous nous sommes remises à courir, malgré nos blessures, sur le site des bus de Lijn cette fois-ci. J'ai vu un bus. Ma fille de 10 ans s'est jetée sur la porte suppliant le chauffeur de nous ouvrir. Il nous a regardées et a refusé de nous ouvrir! Honteux de sa part!"


"J'ai dû faire des examens pour savoir si ma grossesse n'avait pas rencontré de soucis"

Le calvaire prend fin pour Vanessa et ses deux filles quand un autre bus ‘de Lijn’ qui suivait, lui, s'arrête et les laisse monter. Elles sont conduites jusqu'à un endroit plus sûr dans la commune d’Anderlecht. "C'est à ce moment-là que nous avons réalisé l'état de nos corps blessés dû au mouvement de foule. Je me suis retrouvée aux urgences de Sainte-Anne. Ma plus petite est griffée et elle a la cheville foulée. Ma grande est blessée à la jambe et brûlée par le frottement des marches de l'escalator. Pour ma part, j'ai dû faire des examens pour savoir si ma grossesse n'avait pas rencontré de soucis. J’ai des points de suture à la jambe et j'ai des bleus sur tout le corps", rajoute la mère de famille.


"Mes filles ont peur, elles ne font qu'en parler et pleurent sans arrêt"

Vanessa pointe du doigt le manque de civisme et déplore l’absence d’aide. "Je suis attristée de voir que les gens peuvent piétiner des personnes au sol qui n'arrivent pas à se relever, regrette-t-elle. Le psychologique en a pris un coup. Mes filles ont peur. Elles ne font qu'en parler et pleurent sans arrêt. Personne ne nous a portés secours. J'étais en sang, le pantalon déchiré avec mes enfants dans le même état et personne n’était là."

Elle se sent démunie face à la situation. "Je ne vois même pas une cellule d'aide et je ne sais même pas vers qui je peux me tourner pour déposer plainte et pour les frais d'urgence! Il m'est impossible de dormir, je marche difficilement à cause des douleurs", conclut-elle.

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