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Grève chez Brussels Airlines: l'avenir des pilotes est-il menacé?

Des pilotes qui, pour la plupart, ne veulent pas ou n'osent pas s'exprimer dans les médias. Mais leurs préoccupations sont apparemment les mêmes que beaucoup d'autres salariés: leur conditions de travail, leurs salaires, leurs pensions. Avec aussi, souvent, chez eux, une furieuse envie de "s'envoler" pour l'étranger.

Depuis plusieurs jours nous tentons de contacter les pilotes de Brussels Airlines mais ils gardent le silence: leur avenir est-il menacé? Sont-ils soumis à la pression de leur direction qu’ils doivent rencontrer demain matin? Même le patron de la compagnie belge, Etienne Davignon, est peu bavard. "Vous aimeriez savoir ce que nous allons leur dire lundi matin, et bien vous ne le saurez pas", a-t-il déclaré.

Le malaise est profond mais dans cette école de formation les apprentis pilotes n’ont visiblement que faire du conflit social qui secoue la compagnie belge. "Cela ne nous affecte pas de se dire qu'il y a des conflits dans une compagnie. On reste réservés sur nos opinions et on continue nos études", explique Tomas Collette, un élève pilote

Des problèmes qui, ont commencé en 2012 , date à partir de laquelle les pilotes ont vu disparaitre leur régime spécial de pension. Plus question de prendre sa retraite à 55 ans, mais dorénavant à 65 ans. Le personnel naviguant de Brussels Airlines se plaint également de plus en plus des conditions de travail. Les pilotes affirment enchainer des journées de 14h avec des temps de récupération de plus en plus court. Quant au salaire, ils se disent moins bien rémunérés qu’ailleurs en Europe. Ils réclament une revalorisation salariale: un 13ème mois par exemple ,mais la direction ne l’entend pas de cette oreille.


Une bataille de chiffres

La direction déplore une perte de 26 millions d’euros au premier trimestre mais les syndicats précisent que le nombre de passagers a augmenté de 14% en mars 2018 , par rapport à mars 2017. Entre les pilotes et la compagnie, c’est une bataille de chiffres, un bras de fer qui se soldent par une grève, la deuxième dans l’histoire de la société.

"Cela ne veut pas dire pour ça que la situation des pilotes belges est mauvaise", indique Patrick Anspach, un journaliste spécialisé dans l'aéronautique. 

Car le marché se porte plutôt bien. Pour preuve une nouvelle compagnie aérienne belge a vu le jour et effectuera son premier vol le3 juin prochain. Voilà donc pourquoi nos apprentis pilotes semblent ne pas se soucier du sort de Brussels Airlines.

"Il y a beaucoup de compagnies dans le monde entier qui recrutent. Il faut en trouver une qui est prête à nous prendre éventuellement à l'étranger", confie Tomas Collette.

Et les salaires sont attractifs, trois fois plus élevé sur le continent asiatique. Brussels Airlines désormais entre les mains de Lufthansa, pourrait bien voir s’envoler ses pilotes vers d’autres horizons.

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