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James Thierrée fait "danser" l'architecture à Garnier

Le metteur en scène français James Thierrée a fait sensation avec un spectacle dans les espaces publics de l'Opéra Garnier qui a permis aux danseurs déguisés en créatures bizarroïdes de se fondre dans l'architecture du palais.

Auteur de spectacles inclassables mêlant danse, cirque et pantomime, le petit-fils de Charlie Chaplin crée pour la première fois pour des danseurs classiques.

Pour le ballet de l'Opéra de Paris, Thierrée a chorégraphié et mis en scène cette création et en a même conçu les costumes: des cuirasses vert doré semblables à des carapaces d'animaux.

Devant un public mi-amusé, mi-médusé, près de 60 danseurs ont rampé, déambulé et dansé dans les majestueux grand escalier, grand foyer et rotonde du glacier, accompagnés d'un mixage musical composé par Thierrée et de la voix de Charlotte Rampling.

Un univers étrange où les corps des danseurs évoluent au départ séparément avant de s'entremêler, toisant et même frôlant au passage l'assistance, d'où le titre du spectacle "Frôlons".

Le titre est également un jeu de mots avec "frelons", tellement les danseurs ressemblent dans leur costumes à des créatures mi-humaines mi-insectes.

De temps à autre, des comédiens poussent le public à se laisser dériver dans les lieux, et certains spectateurs confient voir les colonnes, les marches, et les glaces du palais d'un oeil différent.

"On redécouvre l'architecture de Garnier grâce à cette chorégraphie immersive", affirme une spectatrice, tandis d'autres qualifient le spectacle de "déroutant", "fascinant" et les costumes de "sublimes".

"Que cela soit par l'acrobatie ou par la danse, j'ai la même envie d'être dans une forme d'illusion. J'aime que l'oeil et la rétine soient un peu dérangés, un peu destabilisés", indique le metteur en scène qui avait obtenu un Molière pour "La grenouille avait raison" (2016).

Le spectacle de Thierrée était joué en ouverture d'une soirée regroupant le travail de trois autres chorégraphes de renom: l'Israélien Hofesh Shechter, l'Espagnol Ivan Pérez et la Canadienne Crystal Pite.

Il s'agit des premières collaborations de Shechter et Pérez, deux chorégraphes contemporains, avec le ballet de l'Opéra, le premier revisitant son "The Art of Not Looking Back" (2009), un ballet inspiré de son abandon par sa mère à l'âge de deux ans; le deuxième créant "The Male Dancer", sur la diversité masculine.

En dernier tableau, la magnifique et très poétique chorégraphie de Pite, "The Season's Canon", créé pour le ballet de l'Opéra en 2016.

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