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Va t-on vers l'interdiction des démarcheurs dans nos rues? "Pour ne pas être importunés, les gens changent de trottoir"

Sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche diffusée sur RTL TVI, on s'interroge sur l'interdiction du démarchage dans les rues des centres-villes. Quelles seraient les conséquences de telles restrictions?

Cela nous est tous arrivé un jour ou l’autre. Un ou une jeune bardé d’un badge et arborant une tenue de son organisation qui nous aborde en ville et nous propose verser de l’argent pour une œuvre. Mais voilà, de plus en plus de communes interdisent aux organisations humanitaires de faire du démarchage dans les centres-villes. A Wavre, par exemple, chaque ONG a désormais droit à maximum cinq actions, cinq jours de présence par an.

Face à de telles restrictions, les ONG sont inquiètes. Sur le plateau de "C'est pas tous les jours Dimanche", les invités ont, tour à tour, donné leur opinion quant à ces interdictions de démarchage. Si pour certains, elles sont dangereuses, elles s'avèrent nécessaires pour d'autres.


Les démarcheurs, responsables de la baisse de fréquentation des commerces? 

A Auderghem, les autorisations se font au cas par cas, elles sont valables pour une durée limitée. La majorité permet entre 5 à 8 campagnes par an. "On ne maîtrise plus le phénomène", déplore Christophe Magdalijns, bourgmestre f.f de la commune d'Auderghem.

C'est pour maîtriser le flux de démarcheurs que la commune exige désormais des autorisations. "Lorsque je reçois les demandes, nous les examinons de façon approfondie et nous privilégions certaines ONG", indique-t-il. 

Selon Emile Delvaux, représentant de l'Association des Commerçants de Wavre, il est important que le nombre de démarcheurs dans nos rues diminue. Il perturberait le commerce de la commune, certains commerçants s'en sont d'ailleurs plaints.


"On n’est jamais là pour déranger les citoyens"

"On sort de 3,4 mois très difficiles. A partir du moment où les gens se font un peu trop importunés par des démarcheurs, les magasins qui se trouvent là voient leurs vitrines qui ne sont plus fréquentées. Pour ne pas être importunés par les démarcheurs, les gens changent de trottoir et ça change le flux de la circulation", assure-il sur le plateau de l'émission dominicale.

Pourtant, pour les ONG, le démarchage dans les rues n'est pas négligeable. Il représente une partie conséquente de leur budget, comme l'indique Philippe Hensmans, directeur général Amnesty International : "Si on doit utiliser les méthodes classiques, ça coûte beaucoup d’argent. C’est gaspiller l’argent que les donateurs nous donnent. Si nous pouvons recruter 3.000 membres par an, ça nous garantit notre survie".

Un sentiment partagé par Michaël Goffaux, ambassadeur de Greenpeace. "Notre intérêt, c’est d’aller auprès du citoyen, le sensibiliser. Ce qui est dangereux, c’est qu’avec cet emballement médiatique, ça peut décrédibiliser le travail des ambassadeurs. On n’est jamais là pour déranger les citoyens. On respecte l’intégrité de la personne", souligne-il. 


"Je trouve que c’est assez Trumpien"

Pour Michel Henrion, ces restrictions posent un réel problème. "Ça signifie que l’espace public ne serait plus un espace commun pour tous. Lorsque arriveront les élections communales d’octobre, on verra les candidats parcourir les marchés. Si l’on suit cette ligne que je trouve scandaleuse, il n’y aurait plus de place dans l’espace public que pour le commerce ou l’ordre. Je trouve que c’est assez Trumpien et je maîtrise mes mots", affirme le chroniqueur. 

Selon lui, il est contradictoire de diminuer les budgets des ONG en leur demandant de trouver d'autres ressources, et de leur interdire de démarcher en rue. "Qu’est-ce qu’elles vont faire les ONG ? Aller en bourse ?", s'inquiète-t-il. 

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