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Manifestation, démissions en cascade, indignation du monde politique: la diffusion d'un reportage sur un groupuscule flamand d'extrême droite fait l'effet d'une bombe

Le groupuscule d'extrême droite flamand "Schild en Vrienden" secoue le monde politique à un peu plus d'un mois des élections communales. Après la diffusion mercredi soir d'un reportage sur les activités de ce mouvement sur la VRT, une enquête judiciaire a été ouverte.

Vingt-quatre heures après la diffusion d'un reportage sur la VRT sur les activités du groupe "Schild en Vrienden", les réactions indignés du monde politique et les décisions au plus haut niveau se succèdent. Ce reportage a eu l'effet d'une bombe dans le paysage politique belge.

Beaucoup de regards se tournent vers la N-VA et l'une de ses figures de proue, le très médiatique Theo Francken. 

Le secrétaire d'Etat a beau se défendre, s'indigner, dire qu'il ne retrouve ni sa Flandre, ni ses valeurs dans ce qu'il a vu. La polémique est bien là  et elle enfle sur les réseaux sociaux, où on peut découvrir des photos de lui aux côtés de jeunes de Schild en Vrienden.

Par une triste coïncidence, le monde francophone s'émeut jeudi de la video de l'animatrice Cécile Djunga qui dénonce le torrent de propos racistes qui s'abat sur elle depuis un an.

De Wever va "nettoyer" la N-VA

Le président de la N-VA Bart De Wever a dit dans une interview au Morgen vouloir examiner les "allégations" attribuées à des sympathisants du mouvement d'extrême droite "Schild en Vrienden" membres de l'organisation des Jeunes de la N-VA et "décider ensuite si les protagonistes ont encore leur place au sein du parti". Quoi qu'il en soit, "le rance et l'extrémisme n'ont pas de place chez nous", a-t-il affirmé.

Réactions politiques indignées

Le président du CD&V, Wouter Beke, a publié sur le site de son parti un billet intitulé "On récolte ce que l'on sème". Si ni la N-VA, ni M. Francken ne sont nommés, il n'en sont pas moins visés, au même titre que d'autres, pas davantage nommés, prompts par exemple à traiter de "fascistes" ceux qui ne partagent pas leur point de vue.

"Nous pouvons envoyer des jeunes à l'université, nous pouvons les éveiller la citoyenneté, et les parents peuvent faire de leur mieux pour apprendre le respect à leurs enfants. Mais que peut-on faire si les figures de proue de notre société, les politiciens populaires ne prennent plus cette peine? S'ils nourrissent eux-mêmes les conflits, blessent les gens ou les dressent les uns contre les autres? S'ils cherchent un coupable à un problème plutôt qu'une solution? ", a-t-il écrit.

Et de préciser, en citant un de ses professeurs: "Si tu veux exprimer ton avis, réfléchis dix secondes avant de dire quelque chose". Le commentaire a reçu l'appui de la cheffe de groupe cdH à la Chambre Catherine Fonck. "Quand les politiques participent à dresser les gens les uns contre les autres, quand ils désignent des coupables qui seraient responsables de tous les maux plutôt que de chercher des solutions, quand ils insultent les gens... J'ai aussi envie d'une toute autre #politique", a-t-elle ajouté sur Twitter.

Le président de DéFi Olivier Maingain n'y est pas allé par quatre chemins. "Quelle hypocrisie de la @NVA de découvrir qu'elle compte dans ses rangs tant de fascistes avérés. Elle a toujours accepté cette extrême droite nationaliste (VMO TAK collabos nostalgiques ....) qui est son puissant soutien depuis ses débuts", a-t-il indiqué. "Sous les masques, le reportage a montré un groupe d'étudiants racistes, néo-nazis, antisémites, sexistes, homophobes, adeptes de la violence, et j'en passe. C'est ce même groupe qui 'assure la sécurité' d'un certain... Theo Francken lors de ses conférences dans certaines universités", a fustigé Raoul Hedebouw (PTB). Au sein de la majorité fédérale, hormis le Premier ministre et le CD&V, personne n'a réagi.

Charles Michel a quant à lui dénoncé , je cite, "le comportement ignoble de cette organisation d'extrême droite" et Koen Geens, ministre de la Justice, a lancé une instruction judiciaire. .

Les démissions se succèdent

Un nouveau candidat CD&V, se retire après avoir été vu à une activité de Schild en Vrienden. Thomas Maes, 21 ans, se présentait à Stekene : il dit ne pas partager les valeurs du mouvement...

L'Université de Gand a décidé d'écarter hier Dries Van LagenHove, le fondateur du mouvement "Schild en Vrienden" et membre du conseil d'administration de l'Université. Une procédure disciplinaire est en cours pour l'exclure définitivement.

Même scénario du côté du conseil flamand de la jeunesse qui pense avoir identifié les 4 membres de son conseil et qui envisage de les écarter.

Manifestation à Gand contre le mouvement

Entre 600 et 650 personnes ont pris part jeudi soir à Gand à une manifestation contre l'association Schild & Vrienden, a indiqué la police locale. L'action, organisée par le Comac, le mouvement étudiant du PTB, avait été autorisée par le bourgmestre.

Il s'agissait d'un sit-in devant l'hôtel de ville. Un appel avait été lancé sur les réseaux sociaux. La police n'a relevé aucun incident. Plusieurs organisations étudiantes ont appelé à une plus large manifestation le 25 septembre prochain. Le groupe Schild & Vrienden était au centre d'un reportage de la VRT diffusé mercredi soir. Celui-ci a divulgué des propos racistes, sexistes et antisémites tenus par ses membres. Le fondateur du mouvement, Dries Van Langenhove, était membre du conseil d'administration de l'université de Gand (UGent). L'institution a décidé jeudi de le suspendre. Une instruction judiciaire a également été ouverte.

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