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Décryptage politique: "La Flandre, infiltrée par l'extrême droite, cela ne date pas d'hier"

On ne parle plus que de cela en Flandre. La VRT a révélé, dans un long reportage, la présence de jeunes membres d'un mouvement d'extrême droite au conseil d'administration d'une université, dans un mouvement étudiant, et même au sein de partis politiques, comme la N-VA et le Vlaams Belang. Ces jeunes sont actifs sur les réseaux sociaux avec des publications antisémites, racistes, sexistes. Ils ont également plusieurs fois assuré le service d'ordre de conférence de Théo Francken. Et posé avec lui, sur des photos.

On ne parle plus que de cela en Flandre. La VRT a révélé, dans un long reportage, la présence de jeunes membres d'un mouvement d'extrême droite au conseil d'administration d'une université, dans un mouvement étudiant, et même au sein de partis politiques, comme la N-VA et le Vlaams Belang. Ces jeunes sont actifs sur les réseaux sociaux avec des publications antisémites, racistes, sexistes. Ils ont également plusieurs fois assuré le service d'ordre de conférence de Théo Francken. Et posé avec lui, sur des photos.

Antonio Solimando, notre expert en politique décrypte cette situation.

Des personnes qui défendent des opinions politiques ouvertement racistes s'infiltrent dans la société civile, est-ce neuf?

Antonio Solimando: "Non, il faut se souvenir qu'en Flandre, le Vlaams Belang a été représenté dans des conseils d'administration de sociétés publiques. A la VRT, la chaîne flamande, par exemple, pendant une quinzaine d'années."

Et des liens entre partis traditionnels et groupuscule d'extrême droite, c'est neuf aussi ?

Antonio Solimando: "Non, là non plus. En 2012, 20 membres du parti d'extrême droite Vlaams Belang étaient transférés à la N-VA. Aujourdhui, c'est la même proportion, on parle d'une vingtaine de membres du parti de Bart de Wever associés de près ou de loin à ce groupuscule. Mais ce qui provoque le séisme en Flandre. C'est la force de frappe, de ce qui est au départ, une poignée de jeunes qui défendent une Europe blanche. L'influence qu'ils sont parvenus à avoir en quelques années seulement. Les réseaux sociaux y sont pour beaucoup : près de 19.000 abonnés, aux publications racistes, antisémites, sexistes, homophobes de ce mouvement, Schild en Vrienden."

Ces extrémistes veulent influencer la société, par tous les moyens, pour imposer leur vision anti-étrangers. La méthode est neuve?

Antonio Solimando: "Non, c'est juste la forme, qui est un peu différente, du passé. Dans les années 90, des partis extrémistes, comme le Vlaams Blok, mobilisaient des pensionnés, tous les mercredis, pour écrire dans tous les courriers des lecteurs, des grands journaux, et répandre le racisme. Aujourd'hui, ça se fait par l'ouverture de dizaines de profils fictifs sur les réseaux sociaux."

Un tel mouvement extrémiste, avec des jeunes. Ca peut exister côté francophone?

Antonio Solimando: "Il n'y a pas de mouvement aussi organisé côté francophone. Par contre, en France, le lancement d'une école de formation aux sciences politiques par Marion Maréchal Le Pen, la petite fille du fondateur du Front National est un peu de la même veine. Elle veut former des futurs cadres politiques. Pour défendre la ligne politique identitaire, dans les prochaines années."

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