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Jean, 36 ans, vit dans la rue depuis 4 ans à Namur: il raconte où il trouve un peu de chaleur et de quoi manger par ces températures

Les nuits sont très difficiles pour les sans abris, qui sont à la recherche d'un peu de chaleur. A Namur, deux abris de nuit ont notamment été mis en place. Certains sans-abris s'organisent pour rester un maximum de temps au chaud, c'est le cas de Jean, que Pascale Hourman a rencontré pour RTL INFO.

C’est un temps plus hivernal qui s’installe avec des températures qui ont chuté. Ce temps est redouté par les sans-abris, qui sont à la recherche d’un peu de chaleur. Et des services leur apportent un peu de réconfort ou un repas chaud, notamment à Namur où deux abris de nuit et un tourniquet ont été mis en place. Les associations se relaient pour offrir à tout moment de la journée un endroit chauffé aux personnes sans abri.

Jean a 36 ans, vous ne verrez pas son visage. Il est dans la rue depuis 4 ans et est très organisé. A 6h15, il se réveille, se prépare, puis prend la route, en direction du Resto du cœur de Namur: "Je vais prendre un petit déjeuner gratuit, je suis au chaud, j’ai un repas, j’ai un café, donc je suis content"

Chaque matin, 30 à 60 sans-abris viennent là pour prendre un prendre un petit déjeuner gratuit.

"Les personnes quittent l’abri de nuit à 7h et viennent déjeuner ici à 7h. C’est un espace pour se poser, mais c’est aussi un endroit où ils peuvent venir avec des demandes. Par exemple, ils veulent retrouver un logement, il y a le personnel en salle, et on peut les aiguiller vers d’autres services", détaille Adrian Weber-Simon. A midi, un menu est proposé à un prix de deux euros.



Jean reste là parfois jusqu’à 15h, le temps que l’abbé Malherbe ouvre un endroit où de nombreux sans-abris se retrouvent. "C’est simplement boire un café, manger une tartine, discuter un peu avec les gens, un circuit de SDF habituel".

La laverie sociale "Li P’tite Buweye" accueille trois fois par semaine une trentaine de personnes. "Ici, ils viennent faire leur lessive et prendre une douche, les douches sont gratuites et ça coûte 50 centimes le kilo pour la lessive", explique Véronique Fondaire, l’une des responsables.

Le soir, Jean se rend à la Main tendue, une association qui offre des repas chaud, des colis alimentaires et sert de chauffoir, entre autres services. 

"Nous avons une coiffeuse qui vient, une personne qui fait des massages, une autre personne qui toilette les chiens", explique Bernard Libert, l’un des coordinateurs.



"Ça reste ouvert jusque 21 heures, à l’heure d’ouverture de l’abri de nuit"
, explique Jean. Mais il ne se rend pas à l’abri de nuit pour l’instant, il dort sous tente. "L’abri de nuit, malheureusement, temporairement, m’est refusé", explique-t-il sans aller plus loin dans les détails. "Je ne me plains pas", conclut-il. La sanction court jusque janvier, pas facile donc de se réchauffer. "Je dors sous tente, je me suis fait une armature en bois, je me suis mis une petite bâche, et j’ai un petit Zybro (un poële, ndlr) pour me dire que j’ai un petit peu de chaleur".

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