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On scanne votre plaque pour vérifier que avez payé votre stationnement à l'horodateur: mais si vous êtes juste en train de le faire à ce moment-là?

Le geste est devenu quasi automatique dans de nombreuses communes: encoder son numéro de plaque minéralogique lorsque l’on prend un ticket de parking à l’horodateur. Dans certaines grandes villes, une voiture scanne à présent les plaques, pour vérifier que le conducteur a bien payé son stationnement. Mais une question se pose: que se passe-t-il si on est en train, à ce moment-là, de payer son ticket? L’ami de Jacques s’est retrouvé dans la situation. On lui a demandé de payer une redevance forfaitaire.

Il vous arrive peut-être de vous retourner plusieurs fois, lorsque vous faites la file devant l’horodateur, pour vous assurer qu’un contrôleur ne verbalise pas votre véhicule. Payer, prendre un ticket, cela peut prendre un peu de temps, et une mésaventure est vite arrivée. Si apercevoir un contrôleur au loin et lui faire comprendre que vous êtes en train de payer est encore chose facile, cela se corse si ce n’est plus un steward qui déambule entre les véhicules, mais bien une voiture banalisée équipée de caméras. Le système devient de plus en plus courant et les scan-cars, c’est leur nom, commencent à faire leur apparition dans plusieurs communes.


"La voiture a considéré qu’il n’avait pas payé sa redevance"

Une situation qui interpelle Jacques. Ce pensionné habitant Kortenberg nous a contactés via le bouton orange Alertez-nous, et nous a raconté ce qui est arrivé à un de ses amis. "Ces voitures scannent les plaques minéralogiques, pour vérifier si le conducteur a payé ou pas", détaille-t-il. "Mon ami s’était garé à Schaerbeek, et il était parti chercher son ticket de stationnement. La voiture est passée pile à ce moment-là et a considéré qu’il n’avait pas payé sa redevance. Il a reçu une lettre chez lui quelques jours plus tard. Il devait payer une redevance forfaitaire". Heureusement, cette mauvaise expérience s’est tout de même soldée par une fin positive. "Mon ami a retrouvé son ticket de parking, qu’il avait déjà jeté à la poubelle, et il a pu contester la demande".

Si Jacques ne juge pas directement le système en tant que tel, il estime tout de même qu’il faut l’améliorer: "Si on n’a pas la preuve du paiement, on ne sait alors plus rien faire. Dans ce cas, c’est une certaine forme de vol", se plaint-il. "Je veux bien qu’on mette son numéro de plaque, mais avec ce système de scan, il faut être un peu plus logique".



Une technologie de pointe qui fonctionne par GPS

Pourtant, du côté de Rauwers, la société en charge de la gestion du stationnement à Schaerbeek, on assure que tout est mis en œuvre pour qu’un tel problème ne se produise pas. Cela fait à peu près deux ans que la société se sert d’une scan-car dans la commune et on est plutôt satisfait du résultat.

Concrètement, la scan-car est équipée de caméras digitales classiques et de caméras infrarouges. Elles vont scanner chaque plaque d’immatriculation. "Tout est localisé par GPS, via une carte digitalisée, et c’est ultra-précis, à quelques centimètres près", détaille Bert Dewinter, project manager chez Rauwers. Chaque emplacement de parking est repris dans la carte, et la scan-car pourra facilement déduire si le véhicule qu’elle scanne se trouve dans un endroit de stationnement régularisé ou non.


Des bases de données complètes

"A partir de ce moment-là, le système va vérifier si le conducteur du véhicule en question a bien payé", explique Bert Dewinter. "Pour les horodateurs où vous avez introduit votre numéro d’immatriculation, il suffira simplement de se connecter au serveur des horodateurs, pour s’assurer que tout est en règle".

Et il y a également d’autres bases de données. "Par exemple, pour les cartes de riverain, les paiements par SMS, par application mobile, pour les véhicules de la police et de la commune qui eux ne doivent pas payer, etc.", détaille-t-il. Et cela marche aussi pour les zones bleues. Si la scan-car repère un véhicule au même endroit, à plus de deux heures d’intervalle, il est alors clair qu’il n’est pas en règle.


Que risque-t-on?

Il ne s’agit pas d’une amende mais bien d’une redevance forfaitaire. De manière générale, le conducteur fautif devra s’acquitter d’une somme de 25 euros. Mais cela peut parfois grimper plus haut, selon Pierre Vassart, porte-parole de parking.brussels, en charge du stationnement dans 7 communes bruxelloises (Forest, Anderlecht, Molenbeek, Berchem, Ganshoren, Jette, Evere). "Tout cela varie en fonction des communes. Mais ça peut être plus élevé si par exemple vous vous trouvez dans une zone de chargement. Ça peut parfois monter jusqu’à 100 euros".




"Il existe un temps de régularisation"

Dans le cas de Jacques et son ami, notre alerteur nous indiquait que ce dernier était justement en train de se rendre à l’horodateur quand la scan-car est passée. Pourtant, le système prévoit ce cas de figure affirme Bert Dewinter, de la société Rauwers. "Il existe un temps de régularisation. Cela peut arriver que la voiture passe juste à ce moment-là et c’est pour cela qu’une deuxième demande est faite à nos serveurs quelques minutes plus tard. Cela permet au chauffeur du véhicule d’avoir le temps nécessaire pour se procurer un droit". Dès lors, si entretemps le conducteur a bien payé son ticket, le serveur l’indiquera, et il ne devra évidemment pas payer de redevance forfaitaire.

Mais il existe tout de même des recours, s’il y a une quelconque contestation. Il suffit d’apporter la preuve du paiement, pour ne pas devoir s’acquitter de la redevance forfaitaire.


"On peut aussi voir s’il y a ou non un chauffeur à bord"

Autre cas de figure qui peut se présenter: un stationnement qui n’en est pas vraiment un. "Si vous vous arrêtez pour déposer votre épouse et que vous repartez tout de suite, on peut voir sur les images que vous sortez juste quelques instants, et que ce n’est pas un stationnement". Et dans ce cas, le véhicule est éliminé. Tout cela est possible car les caméras panoramiques situent le véhicule dans son environnement. "On peut aussi voir s’il y a ou non un chauffeur à bord".

Et Bert Dewinter tient à rassurer ceux qui craignent pour leur vie privée. "Il y a bien entendu une protection des données, les autres immatriculations sont floutées, tout comme les visages des personnes qui entourent le véhicule".




Des agents viennent compléter le travail

Cela ne veut pour autant pas dire que les agents "classiques" ne circuleront plus dans les rues. "Cela ne supprime pas les agents, car quand il y a un doute sur un véhicule, on envoie un contrôleur sur place. Puisque que tout est géolocalisé, c’est facile de se rendre au bon endroit". En pratique, les contrôleurs ont sur eux une tablette, et une liste de véhicules à vérifier.


Une technologie en évolution permanente

Ce qui va bientôt disparaître, par contre, ce sont les bons vieux horodateurs avec de simples tickets. "Généralement, maintenant il faut déjà mettre la plaque d’immatriculation", explique Pierre Vassart, le porte-parole de parking.brussels. "Aujourd’hui, un steward doit encore aller vérifier sur place quand il y a un doute. Mais à terme, l’évolution technologique fera que ce ne sera plus nécessaire, je pense". Pour lui, on est dans une période de transition, mais les choses vont s’accélérer. "D’ici 5 à 10 ans, l’horodateur va devenir une pièce de musée".

Et pour lui, le système des scan-cars va se généraliser. Un avis que partage Bert Dewinter, de la société Rauwers, car les scan-cars séduisent de plus en plus de grandes villes. "La ville de Bruxelles s’en est récemment procuré, et la région bruxelloise vient de lancer un marché, tout comme le fera en janvier la ville d’Anvers". Citons encore les villes de Liège et de Charleroi qui sont à présent équipées d’une scan-car également.

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