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Un gilet jaune se désolidarise des casseurs: "Je vais retirer mon gilet, je vais retourner"

Rencontré par nos journalistes Chantal Monet et Steve Damman à Arts-Loi, là où les gilets jaunes étaient en train d'affronter la police, un retraité de 70 ans venu manifester pacifiquement s'est désolidarisé des personnes violentes qui s'en sont pris aux forces de l'ordre. "Ça tourne mal parce qu'il y a des casseurs. Ils viennent ici pour casser. Il y en a un là-bas il était en train de s'habiller avec un casque et en se cachant le visage. Il en a qui essaient de parler avec les policiers. Mais ils sont pas là pour ça, c'est leur métier. Ce sont des gens qui sont ici rien que pour casser. C'est pas ça qu'il faut faire."

Face aux panneaux de signalisation dont se sont "équipés" plusieurs casseurs : "Je leur ai dit: qu'est-ce que vous foutez avec ça? Ha ben c'est eux qui commandent ! Ben non, vous n'avez pas à prendre ça, c'est pas fait pour."

Résultat : "Je vais retirer mon gilet. Je vais retourner, ça sert à rien de rester ici. Je suis ici pour ma tartine. J'ai 70 ans et je suis pensionné du chemin de fer. J'ai 47 ans de service avec le privé. Je touche 1500€ tout juste avec une femme à charge. Mes congés payés, je les donnais pour mon mazout. Cette année-ci je sais plus. J'ai dû faire un prêt pour acheter un poêle à pellets parce que les pellets on sait aller les chercher par sac".

Les casseurs "nous font perdre notre crédit"

"Nous sommes un mouvement légitime qui a le droit de manifester en rue, et il faut savoir que 80 à 90% des 'gilets jaunes' sont pacifistes", assure Eric, venu à Bruxelles depuis Marche-en-Famenne. Les casseurs "discréditent notre mouvement. Nous perdons tout crédit auprès des gens dont nous voulons nous faire entendre", déplore-t-il. "Nous n'avons pas besoin de violence".

La manifestation des "gilets jaunes" dans la capitale avait été tolérée malgré l'absence de demande d'autorisation. Mais à partir de 13h30, elle a dégénéré à proximité de la zone neutre, avec notamment des lancers de projectiles en direction des forces de l'ordre. "C'est comme lors d'un match de football, on ne sait pas d'où les hooligans arrivent soudainement", compare Eric. "Une partie de ces personnes sont sans doute victimes du système et répondent de cette manière. Ou alors ce sont simplement des personnes qui veulent se battre avec les autorités".

Les "gilets jaunes" entendent en tout cas poursuivre leur combat pour une révision à la baisse des taxes. "Nous voulons protester contre la manière dont l'Etat belge nous prend notre argent. Tout le monde doit faire son devoir en payant ses impôts, mais ce ne sont jamais les banques, les multinationales ni les politiciens qui payent plus. Chaque politicien devrait symboliquement donner 1.000 euros. C'est quoi 1.000 euros pour eux? Pour beaucoup de gens ici, c'est un salaire", défend Hervé, un autre manifestant. "Nous ne sommes pas simplement contre le Premier ministre Charles Michel, mais contre tout le système et la politique de tous les partis traditionnels", conclut Hervé, qui attend une réaction forte du gouvernement.

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