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Le PTB furieux que tous ses sympathisants n'aient pas pu assister à la prestation de serment à Anderlecht: le bourgmestre réagit

La prestation de serment des élus a été agitée à Anderlecht lundi soir. La police a dû intervenir car la salle du conseil communal n'offrait pas suffisamment d'espace pour accueillir toutes les personnes présentes. Des citoyens, bloqués dans le hall d'entrée de l'hôtel de ville, ne comprennent pas pourquoi ils n'ont pas pu assister à un événement ouvert au public. Selon le chef de fil du PTB local, Giovanni Bordonaro, ceux-ci étaient venus soutenir les élus du parti d'extrême-gauche.

Le premier conseil communal d'installation à Anderlecht a attiré de nombreux habitants de la commune. A tel point que la police locale a dû se rendre sur les lieux pour assurer la sécurité. Celle-ci n'a pu laisser toutes les personnes présentes accéder à la salle du conseil.

Certains citoyens dénoncent cette situation et jugent que les autorités communales aurait dû être "prévoyantes" pour leur permettre d'assister aux prestations de serment des élus.


"Certaines personnes appelées par leur nom ont pu assister au conseil communal"

"La démocratie a été bafouée", estime Silvana, une habitante d'Anderlecht, qui a contacté notre rédaction via le bouton orange Alertez-nous.

"On nous a dit que la salle était trop petite et pour assurer la sécurité, il était impossible que tout le monde puisse rentrer. Les élus et certaines personnes appelées par leur nom ont pu se rendre dans la salle, mais, de notre côté, nous avons dû patienter dans le hall d’entrée. On a dû s’inscrire, et si des personnes quittaient les lieux, on aurait pu prendre leur place... Ce qui n’a pas été le cas", assure-t-elle.

Silvana s'interroge sur le "manque de précision" dans les informations publiées par la commune à propos de cet événement. "Pourquoi dans la gazette communale, est-il écrit 'Venez nombreux'? En principe, c’est ouvert à tout citoyen. On parle de foule mais on était 25 personnes à l’extérieur... Je ne comprends pas ce qui s'est passé. Personne ne voulait réagir de façon violente. Pourquoi la commune n’a pas prévu une salle plus grande?"


Des amis proches des élus PTB mis à l'écart?

Sur son compte Facebook, le chef de fil du PTB local Giovanni Bordonaro prétend, de son côté, que les personnes qui n'ont pas pu assister au conseil communal, étaient spécialement venues apporter lundi soir leur soutien aux élus du parti d'extrême-gauche.

"Un véritable déni démocratique en ce moment au conseil communal d'Anderlecht. Depuis 18h30  des gens bloqués en bas et à qui le bourgmestre refuse de faire monter. Ces personnes sont tout simplement la famille et des amis proches des élus PTB... J'ai interpellé le bourgmestre en dénonçant le fait que c'est un acte antidémocratique...", a-t-il écrit sur les réseaux sociaux. "La séance du conseil doit être OUVERTE À TOUS. La police m'a interdit de redescendre voir les gens en bas et d'essayer de les faire monter... Le bourgmestre Eric Tomas est le seul responsable du déroulement des séances et il a fait son choix de refuser les gens du PTB !! SOYONS ENCORE PLUS NOMBREUX LA PROCHAINE FOIS."


"On avait capté un appel à aller manifester sur les réseaux sociaux"

Contacté par nos soins, le bourgmestre réélu d'Anderlecht Eric Tomas (PS), explique que l’espace réservé au public peut accueillir une cinquantaine de personnes lors d'un conseil communal. "D’habitude, il y a 8 ou 10 personnes qui sont présentes, mais on sait bien que lors de la prestation de serment, il y a beaucoup plus de monde qui souhaite venir", indique-t-il. "Lundi, à un certain moment, il y avait déjà 70 personnes dans la salle, et il n’était plus possible d’accueillir d’autres personnes. J’ai demandé que celles qui n’ont pas pu assister à ce premier conseil communal d’installation puissent attendre dans le hall d’entrée car il pleuvait."

Eric Tomas confie également qu'il était au courant que de nombreuses personnes feraient le déplacement. "On avait capté sur les réseaux sociaux un appel à aller manifester lors de l’installation du conseil communal. La police nous avait avertis, et il n’y a pas eu d’incident."

Il confirme aussi avoir été interpellé par des conseillers communaux représentants le groupe du PTB. "L’un ou l’autre conseiller communal est venu me dire qu’il avait des sympathisants qui souhaitaient venir, et je leur ai dit qu’il n’était plus possible de les laisser rentrer dans la salle. A partir du moment où un groupe politique fait venir rien que pour lui 50 personnes, ce n’est pas possible de toutes les recevoir. L’hôtel de Ville date de 1879 et à mon avis, ils ne s’attendaient pas à l’époque à accueillir autant de personnes", ajoute-t-il.


Le conseil communal ouvert au public sauf à deux exceptions

Pour rappel, les réunions du conseil communal sont effectivement ouvertes au public, comme l'indique le site de l'Union des Villes et Communes de Wallonie, qui représente l'ensemble des pouvoirs locaux de la Région wallonne. Il existe deux exceptions.

1) S'il délibère du budget, d’une modification budgétaire ou des comptes, le conseil communal statuant à la majorité des deux tiers des membres présents, peut "dans l’intérêt de l’ordre public, et en raison des inconvénients graves qui résulteraient de la publicité, décider que la séance ne sera pas publique."

2) Le président du conseil communal peut prononcer immédiatement le huis clos "lorsqu’il s’agit de questions de personnes, c’est à dire lorsque sont mises en cause: des personnes autres que les membres du conseil ou le secrétaire, ou la vie privée des membres du conseil ou du secrétaire."

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