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"Normal que des gens aux épaules plus larges payent plus que les gens qui ont moins de moyens": le PS propose une "loi d'urgence" pour le pouvoir d'achat des citoyens

Elio Di Rupo était l'invité de Martin Buxant dans la Matinale Bel RTL. Cela lui fait-il plaisir de voir votre successeur, Charles Michel, trébucher ?
"Non, durant toute ma vie au service des citoyens, je n’ai jamais eu le sentiment de vengeance, je n’ai jamais nourri ce sentiment. Je suis même désolé d’avoir dû constater durant plus de quatre ans, l’échec, la destruction sociale et le déchirement social du gouvernement MR-N-VA".

On a aujourd’hui ce long round de consultations royales, Philippe consulte, la balle est dans le camp du souverain. Vous avez confiance en Philippe pour apporter une solution ?

"Oui, je pense que le Roi a fait ce qu’il devait faire et continue encore ce matin, et nous verrons vraisemblablement dans la journée quelle est sa décision. Vu de l’extérieur, sauf s’il y a un rabibochage entre la N-VA et le MR, ce qu’il ne faut jamais exclure, mais compte tenu des mots terribles dits par Bart De Wever, notamment à l’égard de Charles Michel, il n’y a pas de majorité pour ce gouvernement et la meilleure chose serait qu’il soit en affaires courantes, c’est-à-dire que le parlement pourrait travailler dossier par dossier".


Les affaires courantes, c'est quand même un pays qui s'affaiblit, des risques pour les gens, et singulièrement, les plus démunis.

"Ecoutez, il faut rester sérieux. J'entends maintenant les ministres inventer qu'on va perdre ceci, cela, mais qu'ont-ils faits pendant plus de quatre ans? Demandez un peu au citoyen les difficultés qu’ils éprouvent chaque semaine et à la fin de chaque mois. Plutôt que de continuer à nuire au citoyen, il vaut mieux un gouvernement en affaires courantes et nous irons aux élections le 26 mai".

Le parti socialiste propose que le Parlement gouverne, et vous mettez des propositions sur la table.

"Nous allons proposer une loi d’urgence, parce que je crois qu’il faut ramener du pouvoir d’achat chez les citoyens. Un, la TVA sur l’électricité, nous voulons vraiment, comme je l’ai fait quand j’étais premier ministre, que la TVA ne soit plus à 21 mais à 6%. Hier, nous avons déposé des amendements pour qu’il y ait des allocations de bien-être, c’est-à-dire, environ 350 millions. Nous-mêmes, c’étaient les socialistes qui avaient mis en place ce mécanisme en 2005, c’est pour aider les revenus les plus bas, les allocataires sociaux, les pensionnés mais aussi les travailleurs qui ne gagnent pas assez".


Vous demandez également la gratuité chez le médecin ?


"En plus, deux mesures, un, nous voulons une enveloppe pour le pouvoir d’achat de 500 millions, que nous mettrions à la disposition des interlocuteurs sociaux pour que ceux-ci puissent en discuter et voir à qui les affecter. Et je crois qu’il faut que les visites chez le médecin généraliste soient gratuites. Nous avons calculé les montants que ça représente, 1,6 milliard. On a proposé un financement : notamment par l’impôt sur les grandes fortunes. Nous avons nos propositions, et nous faisons en sorte de proposer où on doit prendre des sous. C’est quand même normal que des gens qui ont des épaules plus larges payent plus que les gens qui ont moins de moyens.

Deux, on taxe beaucoup trop de travail, il faut que le revenu du capital, il faut que les plus-values soient taxées. Puis, il y a la lutte contre la fraude. On peut récupérer là 7 milliards, et enfin, les grandes entreprises qui ne payent quasiment pas d’impôt, c’est un véritable scandale. Je pense que toutes les entreprises qui opèrent sur le sol belge paient leurs impôts en Belgique". 

"Je crois que c’est normal dans une société qui est en difficulté. Le gouvernement MR-N-VA a juste fait le contraire". 

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