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Une enquête contre la police pour les débordements à Molenbeek: "Les politiques doivent d'abord se regarder dans un miroir"

C'est l'avis de Frédéric Belin, secrétaire fédéral du SNPS, qui réagit à l'annonce de Sigfried Bracke, le président de la Chambre, qui a demandé au Comité P de mener une enquête exploratoire sur les dysfonctionnements constatés lors de la nuit du Nouvel An à Molenbeek.

Le président de la Chambre, Siegfried Bracke (N-VA), a demandé au Comité P de mener une enquête exploratoire sur les dysfonctionnements constatés lors de la nuit du Nouvel An à Molenbeek, a-t-on appris ce jeudi. Le président de la Chambre précise que cette enquête exploratoire doit déterminer "à court terme s'il existe des raisons de mener une enquête de suivi ou une enquête de contrôle sur d'éventuelles carences structurelles dans la zone de police de Bruxelles-Ouest", qui couvre les communes de Molenbeek-Saint-Jean mais aussi Jette, Ganshoren, Berchem-Sainte-Agathe et Koekelberg.

Le ministre de l'Intérieur, Pieter De Crem (CD&V), s'était également interrogé hier sur l'organisation du travail au sein de la police après ces épisodes de violence.


L'enquête, "on verra ce que ça donnera"

Frédéric Belin, le secrétaire fédéral du SNPS, le syndicat national du personnel de police et de sécurité, a renvoyé la balle au monde politique au micro de Gautier Falque et Xavier Gérard. 

Mais premièrement, il n'est pas contre une enquête : "Je pense que ça vaut la peine qu'on s'interroge pour savoir si tout était bien préparé pour cette nuit de nouvel an. On verra ce que ça donnera mais je crois qu'il ne faut pas non plus jeter la pierre aux policiers bruxellois qui ont fort à faire pour l'instant. C'est très difficile de prévoir ce qui va se passer une nuit de réveillon. Normalement c'est festif mais d'autres le considèrent différemment et préfèrent se livrer à des violences. On s'attend toujours à un peu de remue-ménage mais des violences comme celles-là c'est difficile à prévoir."


Policiers manquants et police fédérale "virtuellement en faillite"

Est-ce que les policiers de Molenbeek ont quelque chose à se reprocher ? "Les policiers je ne le pense pas, le monde politique très certainement. S'ils avaient donné les moyens aux policiers depuis des années de fonctionner correctement et pas avec des normes qui datent de 1998, ça irait certainement mieux un peu partout dans les zones. Quand on nous dit que le cadre est complet, oui, mais avec des normes de 20 ans d'âge. Plus aucune société ne travaille avec des normes d'il y a 20 ans. Il faudrait d'abord changer ça. Deuxièmement, il faudrait quand même que la police fédérale joue aussi son rôle mais je pense qu'elle n'est plus en état aujourd'hui de remplir son rôle et de mener ses missions à bien car la fédérale est virtuellement en faillite. Donc je pense que c'est un peu facile de jeter la pierre aux policiers bruxellois. Ils doivent d'abord se regarder dans un miroir. Il manque 3700 policiers environ, entre 3500 et 4000 policiers, en Belgique. Ce n'est un secret pour personne, on le crie depuis des années. Donc le monde politique ne peut s'en prendre qu'à lui-même. Il faut refinancer la sécurité en général en Belgique et la police en particulier. C'est tout un problème dans son ensemble que le monde politique doit prendre à bras-le-corps maintenant et trouver des solutions de manière urgente."

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