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Frédéric, un gilet jaune, affirme qu'il va "tout casser" lors d'une interview: le père de famille risque jusqu'à 3 ans de prison

Cet habitant de Manage a tenu des propos virulents à la presse lors d'une manifestation de gilets jaunes à Feluy fin novembre. Frédéric affirme avoir agi sous le coup de l'émotion. Il risque une peine pouvant aller jusqu’à 3 ans d’emprisonnement.

Frédéric De Lel, un gilet jaune, a comparu ce mercredi matin devant le tribunal correctionnel de Charleroi. Lors d'une interview donnée à la RTBF, cet habitant de Manage a tenu des propos virulents.

Pendant une séquence de neuf secondes à la télévision, il affirme que si on ne les aide pas, ils s’aideront eux-mêmes en cassant tout et en mettant le feu. "Et encore, je ne sais même pas s’ils comprendront", avait-il ajouté.

Le ministère public estime que ces propos sont une incitation à la violence.


"J’étais sous le coup de l’émotion et surtout du désespoir"

Dans les colonnes de la DH, ce père de cinq enfants a expliqué à nos confrères le contexte de cette interview. Les faits remontent au 20 novembre dernier. Environ 300 gilets jaunes ont manifesté près de l’usine Total à Feluy. Frédéric était présent ce soir-là. Au départ, l’ambiance était bon enfant. Puis, la situation a dégénéré. "Il y a eu l’incendie d’un camion que je suis allé éteindre avec d’autres. J’étais également allé libérer la bande d’urgence pour laisser rentrer les gens chez eux. A aucun moment je n’ai été violent", a-t-il assuré.

Ensuite, Frédéric a accepté de témoigner pour la chaîne publique. "J’étais énervé par le comportement des casseurs, j’étais sous le coup de l’émotion et surtout du désespoir", a confié le père de famille.

Après avoir perdu un fils, cet habitant de Manage a fait un burn-out et a perdu son travail. Il est actuellement au chômage et sa femme est gravement malade. "Ce n’était vraiment pas facile mais j’allais justement mieux. Les employeurs commençaient à me répondre et voilà cette histoire qui me tombe sur la tête", a déploré Frédéric qui se définit comme un "vrai" gilet jaune.

Une semaine après la manifestation, le père de famille a été interpellé à son domicile. Le lendemain matin, il a été entendu par une magistrate. Depuis son interpellation, Frédéric a confié être désemparé et ne plus pouvoir dormir.


Son avocat a plaidé l'acquittement

Ce mercredi matin, devant le tribunal correctionnel, son avocat a plaidé l’acquittement."Les propos sont évidemment inadéquats. Il le reconnaît et il l’accepte. Mais ce n’était pas du tout la volonté de mon client d’inciter à des débordements. C’était vraiment l’expression d’une colère", a affirmé David Gelay au micro de Justine Roldan Perez. 

Si son client regrette ses propos, il soutient encore fermement le mouvement des gilets jaunes. 

"Le ministère public propose une peine de travail c’est-à-dire, ce que l’on appelait avant, des travaux d’intérêt général. Mon client refuse catégoriquement. Il estime qu’il est porteur qu’un combat social. Il se présente ce jour-là parce qu’il n’a pas de travail, il en cherche et il n’arrive pas à en avoir. Et quelque part on lui dirait à titre de sanction, vous irez travailler gratuitement pour l’Etat, et ça il ne peut pas l’entendre. C’est inacceptable pour lui", a indiqué David Gelay. 

Sur conseil de son avocat, Frédéric a refusé de s'exprimer face à notre caméra. 

Le verdict sera rendu le 6 février. 

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